LausannePas d'exception pour les véhicules de La Maraude
Amendés en début de semaine alors qu'ils assuraient le transfert de sans-abris vers des lieux d'hébergement, les membres du collectif La Maraude demandent des autorisations de parcage spéciales. La Municipalité n'entre pas en matière.
- par
- Pauline Rumpf

La Maraude vient en aide aux sans-abri à Lausanne, en distribuant de la nourriture et des couvertures, ou en les aidant à rejoindre des abris en cas de grand froid.
«On fait attention, mais on a déjà eu plusieurs amendes pour des parcages lorsqu'on distribue de la nourriture», explique Christian Roy, maraudeur à Lausanne. Cette semaine a été intense en raison du grand froid pour l'organisation qui vient en aide aux sans-abris. «J'ai été amendé alors que j'allais amener des personnes depuis le Sleep-in, qui était complet, jusqu'à l'abri PC de la Rouveraie, raconte le bénévole. Je suis resté moins d'une demi-heure, parqué sur le trottoir dans une zone industrielle déserte...»
Pétition pour des autorisations de parcage
Après un coup de gueule sur les réseaux sociaux, La Maraude a lancé une pétition demandant des autorisations de parcage, notamment à la Riponne et à Chaudron, où des distributions de nourriture ont lieu toute l'année. «On en avait reçu l'an passé, mais elles nous ont été retirées, poursuit Christian Roy.» La pétition comptait déjà plus de 300 signatures jeudi après-midi.
S'il ne se prononce pas sur le cas en question, qui s'est déroulé sur le territoire de Renens et a été mené par la police vaudoise, le municipal responsable de la Police Pierre-Antoine Hildbrand est clair. «Il n'y aura pas d'autorisation spéciale pour des livraisons de nourriture à la Riponne ou à Chaudron. Les activités bénévoles ne sont pas condamnées en soi, et je ne suis jamais critique de ceux qui font le bien autour d'eux, mais ces activités seront traitées comme n'importe quelle autre livraison.»
«Un soutien qui fait chaud au coeur»
Dans l'affaire soulevée cette semaine, la gendarmerie rappelle que la personne sanctionnée peut contester son amende dans un délai de 30 jours. Ce qu'elle ne compte pas faire. «Ce serait une perte de temps, estime Christian Roy. J'ai été contacté par plusieurs personnes proposant de payer ces 120 fr. Ce soutien m'a beaucoup touché.»
La police cantonale est en train de se renseigner sur les circonstances dans lesquelles l'amende d'ordre a été délivrée.