Détournement à GenèvePas de F/A-18 en dehors des heures de bureau
L'avion détourné sur l'aéroport de Genève était escorté par des chasseurs italiens et français. La raison? Les forces aériennes suisses sont disponibles entre 8h et 12h et de 13h30 à 17h.
- par
- reg/mac
Fraîchement élu à la tête du Département fédéral de la défense en 2008, Ueli Maurer s'était fixé un but ambitieux: «Faire de l'armée suisse la meilleure du monde.» Pour le conseiller fédéral, la première mesure à mettre en place était de faire en sorte que l'armée soit prête à intervenir rapidement. Mais, six ans après l'élection du Zurichois à la tête de l'armée, la réalité du terrain semble bien éloignée de ces déclarations d'intention. En 2014, l'armée de l'air suisse n'intervient que durant les heures de bureau, a confirmé Laurent Savary, porte-parole des forces aériennes de l'armée suisse à «20 minutes».
«L'avion d'Ethiopian Airlines n'a pas été escorté par la chasse suisse mais il a en revanche toujours été accompagné par des appareils italiens, puis français, a déclaré Laurent Savary. Nous possédons une surveillance électronique du territoire à toute heure du jour et de la nuit, mais nous n'avons pas de moyens d'intervention 24 heures sur 24. Des accords de collaboration ont été signés avec les pays voisins. Nous sommes par ailleurs en train de planifier une capacité d'intervention permanente, pour répondre à ce genre d'urgences.» Le département de la défense a précisé le 11 février dernier que l'achat du Gripen était nécessaire pour assurer un tel service.
Cette limitation des interventions de l'armée aux heures de bureau est surtout due à des questions financières: un service de piquet et l'engagement de pilotes seraient nécessaires pour assurer des opérations en tout temps. Lancé par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, le projet Ilana devrait remédier à cette situation. (reg/mac/ats)