Canton de VaudPas encore de dénonciation pour ceux qui laissent brûler la lumière
Depuis mi-novembre, les magasins et certains bâtiments doivent activer le mode nuit pour réduire la consommation d’énergie. Certains ne s’y plient pas encore, mais les autorités privilégient encore la sensibilisation aux sanctions.
- par
- Lauren von Beust/rmf

Pour limiter les risques de pénurie, les enseignes lumineuses et l’éclairage des bâtiments non résidentiels doivent activer le mode nuit. Photo d’illustration.
Pour préserver les réserves d’énergies, fini les illuminations non essentielles, a décrété le Canton de Vaud (lire ci-dessous). Les communes, sous la responsabilité des préfets, y veillent théoriquement depuis début décembre. La semaine dernière, la police cantonale a d’ailleurs fait une piqûre de rappel sur les réseaux sociaux. Mais pour l’instant, «on ne fait pas la chasse», indique son porte-parole Jean-Christophe Sauterel.
Aucun contrevenant dénoncé
«Nous sommes encore dans une phase de sensibilisation des acteurs concernés par ce décret. Nous avons démarré une large campagne dans les médias et les transports publics et sur les réseaux sociaux», poursuit-il. Pour l’heure, aucun contrevenant n’a été dénoncé à la préfecture, et des contrôles systématiques n’ont pas été lancés.
Il faut dire que les signalement ne pleuvent pas. «On en reçoit un ou deux par jour, de gens qui s’interrogent sur l’éclairage nocturne d’un chantier ou de lampadaires allumés en plein jour.» Dans ce cas, la gendarmerie prend contact, discute, et demande l’application du décret, s’il n’implique pas de trop grosses dépenses, par exemple pour transformer le tableau électrique d’un magasin.
«L’approche se veut pragmatique. Nous devons tous faire des efforts pour économiser l’énergie afin d’éviter d’en arriver à des mesures plus contraignantes prévues dans les ordonnances fédérales, récemment mises en consultation, comme les phases de contingentement et de délestage. Nous devons surtout éviter cette dernière, car elle aura des conséquences vitales pour les personnes les plus vulnérables.» Pour rappel, la phase de délestage consiste à couper le courant dans certaines zones du pays.
Pas pour sanctionner mais aider
En outre, un deuxième décret permet désormais à l’État d’accéder à la liste des entreprises consommant plus de 100'000 kWh/an d’électricité ou 1'000'000 kWh/an de gaz, en vue d’éventuels contingentements. Jean-Christophe Sauterel précise que ce deuxième décret n’est pas fait pour sanctionner, mais pour informer, aider et accompagner les gros consommateurs vaudois dans la préparation des mesures plus restrictives. «Cette phase d’information a débuté la semaine dernière», ajoute-t-il.
Extinction obligatoire
Le récent décret vaudois sur l’éclairage non-essentiel, lié au risque de pénurie énergétique, est entré en vigueur mi-novembre et valable jusqu’à fin avril 2023. Parmi les nouvelles règles, les enseignes lumineuses et l’éclairage des bâtiments non résidentiels doivent être éteints une heure après la fin de l’activité, tout comme les illuminations commerciales de Noël doivent être éteintes entre 23h et 6h. À titre d’exemple, la gendarmerie indique qu’elle a éteint l’enseigne sur son centre de la Blécherette à Lausanne il y a déjà deux mois.