Pas question d'interdire la burka en Suisse
Le Conseil fédéral se refuse à prendre cette mesure. Pour lui, ce serait aller contre la liberté religieuse.
Pas question non plus de recourir à des sanctions si davantage de femmes se couvraient entièrement le corps et la tête.
Contrairement au voile, la burka cache entièrement le visage. Le gouvernement néerlandais envisage son interdiction générale. Le pas a déjà été franchi par quelques villes belges.
Invité par le conseiller national Christophe Darbellay (PDC/VS) à dire s'il comptait suivre cette ligne, le Conseil fédéral a répondu par la négative, évoquant la liberté religieuse inscrite dans la constitution. De nombreux musulmans pratiquant déduisent du Coran l'obligation religieuse pour les femmes de couvrir leur corps et leur tête, écrit-il dans sa réponse publiée vendredi.
Or la liberté religieuse ne peut être restreinte que s'il existe une base légale, qu'un intérêt public ou la protection d'un droit fondamental d'autrui le justifie, que la restriction soit proportionnée et que l'essence de la liberté religieuse demeure intacte. Ainsi nul ne peut être contraint d'accomplir un acte religieux.
Interdiction ciblées
Une interdiction générale du port de la burka dans les espaces publics ne répond en revanche pas à ces critères. Les cantons restent toutefois libres de prononcer des interdictions ciblées.
Le gouvernement genevois a ainsi interdit à une enseignante musulmane, dans une école primaire publique, de porter le foulard islamique pour donner cours. Cette décision était liée à la neutralité confessionnelle de l'école et avait pour corollaire l'interdiction d'influencer les convictions religieuses des élèves.
(ats)