Passé à tabac au centre-ville, un ado dénonce l'insécurité
Agressé pour la deuxième fois en six mois, un adolescent est furieux. Il témoigne «au nom de ceux qui se taisent par peur des représailles».
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, en plein centre-ville, Stéphane* descend la rue du Petit-Chêne en compagnie d'une amie et d'un copain. Les trois ados se retrouvent face à cinq individus d'une vingtaine d'années. L'un d'eux demande une cigarette à Stéphane. «Je lui en ai passé une pour éviter des embrouilles, mais il m'a ensuite demandé 5 fr.», déclare le jeune Lausannois. A peine le temps de répondre que Stéphane se retrouve à terre et se fait rouer de coups de pied par trois des inconnus.
«J'ai perdu brièvement connaissance. Les cris de ma copine, qui s'est fait gifler, m'ont réveillé.» Les trois amis ont pris leurs jambes à leur cou en direction de la gare et sont montés dans un taxi pour rentrer chez eux.
«Ma mère était effrayée!» confie Stéphane qui a déposé une plainte à un poste de police le lendemain. Six mois auparavant, en haut de la rue de Bourg, il s'était déjà fait menacer et suivre par deux jeunes armés d'un long couteau. «Appeler la police? A quoi bon si le lendemain on recroise nos agresseurs dans la rue?» se désole Stéphane.
Le capitaine Rossier, de la police municipale, confirme la hausse de ce type de délits depuis environ cinq ans. «Au début, le fait de donner une cigarette protégeait des coups; ce n'est plus le cas.» L'officier de police encourage à dénoncer de telles agressions.
Frédéric Nejad
*Prénom d'emprunt