MobilitéPayer plus aux heures de pointe: Zoug veut essayer
Le canton de Suisse centrale se propose comme laboratoire pour le concept de «mobility pricing».
- par
- sam/dmz
Les Suisses bougent et bougeront toujours plus, que ce soit par la route ou le train. Pour faire face à ce défi majeur des années à venir, le Conseil fédéral a proposé en mai dernier un système de tarification de la mobilité («mobility pricing»). Concrètement, afin d'influer sur la demande, un système de prix différents serait appliqué selon l'heure à laquelle les usagers circulent, tant sur la route que le rail.
Jusqu'à présent, l'idée a été accueillie de manière contrastée (lire encadré), mais elle convainc le gouvernement zougois. «Aux heures de pointe, l'utilisation des transports publics doit être optimisée», explique le conseiller d'Etat Heinz Tännler (UDC). C'est pourquoi il a proposé à Berne que son canton soit l'hôte d'un projet-pilote, afin de tester le concept. Les usagers des trains, trams ou bus paieraient donc plus cher aux heures de fortes affluence. Pour ceux de la route, l'option d'une redevance kilométrique variable selon l'heure est celle qui retient l'attention de l'élu. «Mais nous n'avons pas encore arrêté notre choix», poursuit le magistrat.
Ce projet-pilote pourrait durer entre trois et quatre ans. Mais avant tout, le peuple devra se prononcer, car la Constitution cantonale devra être modifiée. Et Heinz Tännler en est conscient: la partie est loin d'être gagnée. Zoug n'est toutefois pas le premier à faire part de son intérêt. La ville de Zurich a déjà annoncé qu'elle était prête à introduire, sous forme de test, une redevance pour les automobilistes. Sa mairesse, Corinne Mauch, a évoqué une taxe de 1,7 ct. par km.
«Personne ne «pendule» par plaisir»
Interrogé par la «Zentralschweiz am Sonntag», Ueli Stückelberger, directeur de l'Union des transports publics, s'est montré critique sur la proposition. Il relève qu'«un écolier ou un étudiant ne peut pas jongler avec l'heure de ses cours, ni l'employé avec ses horaires de travail.» Il estime que le «mobility pricing» ne va pas permettre de mieux répartir les voyageurs, mais plutôt faire payer plus cher les personnes obligées de se déplacer aux heures de pointe. «Personne ne «pendule» par plaisir, conclut-il.