DiversPays hôte des Jeux engage coaches brillants
Pour ne pas être ridicule à Sotchi, la Russie a recruté de nombreux entraîneurs venus des quatre coins du monde.
- par
- Robin Carrel
- Sotchi
Le sport russe était comme les montagnes de Krasnaya Polyana, quelques années avant les Jeux: totalement en friche. Depuis l'éclatement de l'URSS et de son système destiné à promouvoir le communisme par le biais du sport, de nombreuses disciplines avaient été abandonnées. La «culture» des sports d'hiver s'était perdue à la tombée du rideau de fer et les Jeux de Vancouver avaient fait office de révélateur. La Russie n'y avait fêté que trois médailles d'or.
Or, depuis que le président Vladimir Poutine et ses amis oligarques ont appris qu'ils allaient organiser les JO, ils se sont arrangés pour mettre en œuvre de gros moyens. Le but était de recruter des coaches étrangers de haut niveau, pour pallier les manquements criards des techniciens nationaux. En tout, près de 90 entraîneurs venus d'ailleurs ont pris en charge les athlètes du coin.
Ainsi, le Français Lionel Finance, ex-technicien des slalomeuses suisses, préside aux destinées des skieurs russes. Sans grand résultat jusqu'ici. Wolfgang Pichler s'occupe, lui, des biathlètes depuis quatre ans avec plus de succès. Ces spécialistes n'ont d'ailleurs pas de quoi se plaindre. Leur exil est lucratif: l'Allemand toucherait plus de 1,2 million de francs l'an.
Il est néanmoins compliqué de faire mûrir une nouvelle génération d'athlètes en si peu de temps. La Russie a donc naturalisé d'urgence quelques médaillables. L'ancien Sud-Coréen Ahn Hyun-soo, devenu Viktor Ahn, a glané l'or en patinage de vitesse. L'ex-Ukrainienne Tatiana Volosozhar a été «dorée» en patinage artistique et le snowboardeur américain Vic Wild, devenu Russe par mariage, a remporté le titre du géant parallèle. Grâce à ces «immigrés», le pays organisateur pointe dans le top 5 du tableau des médailles, son objectif avoué.