GenèvePDC et Verts s'attaquent aux sacs en plastiques
Les deux partis ont déposé vendredi un projet de loi pour interdire la distribution gratuite de ces contenants polluants.
- par
- Jérôme Faas

Les Verts et le PDC veulent interdire la distribution gratuite de sacs en plastique.
Le Parti démocrate-chrétien et les Verts du bout du lac veulent en finir, autant que faire se peut, avec les sacs en plastique. Ainsi que l'a rapporté la «RTS», les deux formations ont déposé vendredi un projet de loi au Grand Conseil. Leur texte réclame l'interdiction de la distribution gratuite de sacs en plastique.
«En interdisant la distribution gratuite, on n'impose pas une interdiction de vendre quelque chose, donc on ne contrevient pas à la liberté du commerce», explique Delphine Klopfenstein, députée et secrétaire générale des Verts. Si le texte était accepté, Migros et Coop pourraient donc continuer à proposer des sacs en plastique à 5 centimes - une mesure qui a déjà produit un effet net, salue l'écologiste.
«Les mentalités ont changé»
Elle remarque cependant qu'un «grand nombre de lieux de vente offrent encore des sacs en plastique: les pharmacies, les magasins de chaussures... Lorsque j'ai fait les courses de la rentrée scolaire, par exemple, on m'en a proposé gratuitement à au moins six reprises. Même si du chemin a déjà été fait, il faut aller plus loin. Nous lançons ce projet de loi maintenant car les mentalités ont déjà changé. Ce sujet touche assez largement la population.»
Sachant que les partis de gauche sont favorables à ce texte, selon Delphine Klopfenstein, il possède d'excellentes chances d'être adopté: à eux quatre, Ensemble à Gauche, les Socialistes, les Verts et les Démocrates-chrétiens disposent de 53 sièges au Parlement, soit d'une majorité.
«Prise de conscience nécessaire»
La députée PDC Delphine Bachmann, corédactrice du projet, juge que le thème dépasse les clivages gauche-droite. «Il existe une urgence de s'occuper de l'environnement. Une prise de conscience est nécessaire. La population y est de plus en plus sensible. On se lance à Genève car on ne peut pas trop compter sur une avancée au niveau national.»
L'élue pense que ce texte est susceptible de ratisser large, dès lors qu'il s'inscrit «dans une logique d'accompagnement, pas d'interdiction pure et dure.» Outre le bannissement du plastique gratuit, il demande au Conseil d'Etat de mettre en place des mesures favorisant l'usage de sacs en papier, en tissu ou compostables; et d'encourager les commerces à limiter, de manière générale, l'usage du plastique. «C'est le moment que l'Etat s'investisse, alors que la Migros, par exemple, commence à essayer de freiner le suremballage.»
Députée PLR mitigée
Simone de Montmollin, députée PLR à la commission de l'environnement, réserve un accueil mitigé à ce projet de loi. "Sur le fond, le plastique est évidemment une vraie problématique environnementale, personne ne peut le nier." Mais la solution proposée la laisse, à titre personnel, dubitative. D'une part, il lui paraîtrait plus judicieux de légiférer au niveau fédéral. D'autre part, elle juge que "rendre les sacs coûteux, c'est discriminer par l'argent sans avoir de certitudes quant à l'efficacité de la mesure".