Suisse romandePédophiles aidés pour éviter le passage à l'acte
Une association valaisanne propose d'accompagner les adultes aux tendances perverses avant qu'ils ne commettent l'irréparable. Une première en Suisse romande.
- par
- frb
L'association «Dis No», basée à Monthey (VS), propose depuis le mois d'avril dernier une approche novatrice pour lutter contre les maltraitances sexuelles infligées aux enfants. Dans son édition de lundi, «24 heures» donne la parole à son cofondateur François Boillat. «Après avoir répondu à des victimes d'abus sexuels pendant des années, je me suis rendu compte que c'était un combat sans fin», explique-t-il. C'est pourquoi il a mis sur pied une méthode qui a pour but de prévenir les actes pédophiles directement auprès des adultes qui se disent attirés par les enfants, sans avoir jamais commis de faux pas.
L'idée a germé en 2009. Avec son associée, il prend contact avec des structures similaires existant dans les capitales européennes. Des études ont montré que près d'un homme sur 100 éprouve des pulsions sexuelles à l'égard des enfants. «C'est une majorité invisible, à laquelle le grand public ne pense pas», relève Lisa Ancona. Mais pour le duo, il n'est pas impossible de s'en départir.
Toutefois, il n'existe pas de méthode toute faite. Chaque situation est évaluée au cas par cas. Il y a beaucoup de dialogue. Parfois une réorientation médicale. Mais à en croire les responsables du programme, tous ceux qui ont frappé à leur porte se disent soulagés.
En Suisse, un centre de thérapie similaire se trouve à Frauenfeld (SG). L'Office fédéral des assurances sociales soutient financièrement ces projets. Mais il reste très délicat d'aborder cette problématique qui reste très taboue, notent les cofondateurs.