Etats-UnisPerdus dans le désert en plein blocage budgétaire
Forcés de quitter le parc national de Big Bend fermé pour cause de «shutdown» la semaine dernière, un couple s'est perdu dans le parc voisin où ils avaient décidé de poursuivre leurs vacances.
- par
- Cécile Fandos
- Austin
La crise budgétaire que traversent actuellement les Etats-Unis a des conséquences diverses et parfois inattendues. Une randonneuse de 43 ans a ainsi passé quatre jours à errer dans le désert du sud du Texas pour cause de «shutdown», rapporte le ministère des parcs et de la vie sauvage de l'Etat dans un communiqué.
Alors qu'elle séjournait avec son mari dans le parc national de Big Bend qu'ils connaissent bien, le couple a en effet dû quitter la réserve fédérale mercredi, celle-ci devant fermer faute de fonctionnaires fédéraux pour l'administrer. «Un garde-forestier leur a alors suggéré de se rendre au parc étatique voisin de Big Bend Ranch, ce qu'ils ont fait, après qu'il leur a fourni une carte», raconte le Texas Parks and Wildlife Department (TWPD).
Problème: cette carte n'était pas suffisamment détaillée pour être utilisée en randonnée. Après avoir planté leur tente mercredi, «le couple a marché plus loin que ce qu'il pensait, atteignant un point de vue du secteur, poursuit le TWPD. Fatigués et à court d'eau, les amoureux ont alors décidé de passer la nuit sur ce terrain en surplomb.»
La nuit portant conseil, le couple a retrouvé son chemin jeudi… avant de perdre à nouveau le sentier! Les McFarland ne sont pas des apprentis randonneurs. Mais «c'est un parc étendu et accidenté», explique un porte-parole du TPWD dans le Houston Chronicle.
Par chance, le couple a découvert une source où remplir leurs gourdes. Mais «après avoir retiré un sac isotherme de son sac pour y puiser des aliments, Katheline McFarland avait oublié de l'y replacer avant qu'ils ne reprennent leur chemin» plus tôt dans la journée, indique le TPWD.
Désormais dépourvus de vivres, les McFarland se sont ensuite rendu compte qu'ils auraient dû éviter de retirer les épines de cactus plantées dans leurs vêtements à l'eau de la source. La température était basse dans la nuit de jeudi à vendredi. Et dans leurs vêtements encore humides, sans rien pour démarrer un feu, les McFarland n'ont pas tardé à se retrouver en hypothermie.
Deux jours seule dans le désert
Le jour suivant, les forces de Katheline McFarland l'ont quittée. Elle ne parvenait plus à mettre un pied devant l'autre. Son mari s'est donc résolu à aller chercher de l'aide seul et, après plusieurs heures de marche interrompues par des pauses à l'ombre des rares arbres du secteur, a discerné de loin le pare-brise d'une voiture briller au soleil.
Une fois arrivé à hauteur du véhicule, il a pu se réorienter et rallier la sienne, puis le siège du parc. Mais quand il est revenu à l'endroit où il avait laissé sa femme avec le directeur adjoint du parc, elle ne s'y trouvait plus. Les équipes de sauvetage, les douaniers, les policiers et les gardes-chasse du secteur, soit près d'une quarantaine de personnes au total, se sont alors lancés à la recherche de Katheline McFarland.
«Elle a été retrouvée à l'ombre d'un arbre, dans une rivière asséchée, peu après midi dimanche», c'est-à-dire près de quatre jours après s'être perdue et au terme de deux journées passées seule, indique le TPWD, qui en profite pour souligner l'utilité de l'équipe de sauveteurs bénévoles qu'il a formée. Même si c'est un agent du parc qui a localisé la disparue depuis une butte, c'est en effet un bénévole qui est allé en premier à sa rencontre, puis est resté à ses côtés en attendant que l'hélicoptère des douanes ne puisse atterrir et transporter la quadragénaire brûlée par le soleil et fortement déshydratée à l'hôpital.