Permanences policières à l'école

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Permanences policières à l'école

Le dispositif national mis en place en France pour lutter contre le «fléau» de la violence scolaire permet notamment d'organiser une permanence policière au sein des établissements.

Neuf mois après l'agression d'une jeune enseignante par un élève, le ministre de l'Education Gilles de Robien est venu présenter mardi au lycée professionnel Louis-Blériot d'Etampes (Essonne) les mesures décidées au niveau national.

En 2005-2006, 82.000 actes de violences graves ont été recensés, en augmentation de 0,5% par rapport à l'année précédente, a rapporté Gilles de Robien. Parmi ces faits, 1.611 ont été commis avec des armes, un chiffre en recul de 4%, a assuré le ministre.

La violence à l'école n'en préoccupe pas moins de nombreux parents. D'après un récent sondage, ils sont en effet trois sur quatre (75%) à se déclarer inquiets du phénomène. Seule la drogue les fait plus trembler (76%).

«Pouvoir étudier sereinement, ce n'est pas un luxe, c'est un droit», a lancé Gilles de Robien en présentant la circulaire qu'il a signée cet été avec ses collègues Nicolas Sarkozy (Intérieur) et Pascal Clément (Justice). «Elle constitue la nouvelle pierre angulaire de notre action de lutte contre la violence scolaire».

Un proviseur pourra désormais demander à la police ou à la gendarmerie «d'organiser, dans l'enceinte de l'établissement, une permanence d'un agent des forces de l'ordre», précise le texte.

On ignore pour l'instant combien de collèges et de lycées sont intéressés. Avant de demander une permanence, le chef d'établissement doit en informer son conseil d'administration. Or «les premiers conseils d'administration vont se réunir dans le mois qui vient», a indiqué Gilles de Robien.

Déjà en décembre 2005 lorsque cette présence policière était envisagée, la Fédération syndicale unitaire (FSU, syndicat enseignant) expliquait qu'elle lui préférerait une «présence éducative renforcée».

Ce à quoi le ministre de l'Education a rétorqué: «Chacun sa mission, les enseignants sont là pour enseigner. Ils doivent enseigner dans la sérénité. Celles et ceux qui sont là pour assurer la sécurité (...), ce sont d'autres services de l'Etat républicain».

Pour lui, cette présence sécuritaire ne doit pas être automatique. «Je ne préconise pas un policier. Je dis que les chefs d'établissement peuvent faire appel à un policier dans l'établissement», a précisé Gilles de Robien. «Ce n'est pas forcément à temps plein. Ca peut être une fois ou deux fois par semaine».

Et le ministre de poursuivre. «S'il y a un acte grave qui se prépare, ce serait non-assistance à personne en danger que de ne pas faire venir un policier dans l'établissement. Et s'il y a un acte grave qui s'est réalisé, hélas, il faut faire venir les services de police».

Même au sein de la majorité, la permanence policière est contestée. «J'ai toujours été opposé à cela», a rappelé Franck Marlin, le député-maire UMP d'Etampes. «Il y a d'autres formes de prévention que de mettre un policier dans une école», a-t-il déclaré à l'Associated Press en expliquant qu'une «équipe de médiateurs» travaillait dans les établissements de sa ville. D'après lui, un policier peut entrer dans une école uniquement pour «une demande précise, et pas faire une permanence».

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