BrésilPetrobras: un ami de Lula lourdement condamné
José Carlos Bumlai a été condamné à près de 10 ans de prison pour gestion frauduleuse et corruption passive.
Le juge brésilien Sergio Moro, en charge de l'enquête sur la corruption au sein du groupe public pétrolier Petrobras, a annoncé jeudi 15 septembre la condamnation à près de 10 ans de prison de l'éleveur de bétail José Carlos Bumlai, un ami de l'ex-président Lula.
José Carlos Bumlai a été condamné pour gestion frauduleuse auprès de la banque Schahin et pour corruption passive.
Le juge fédéral Sergio Moro a également condamné sept autres personnes dont un directeur de la banque, Milton Taufic Schahin, à 9 ans et 10 mois de prison pour corruption active, l'ancien président du Parti des travailleurs (PT, gauche), Joao Vaccari Neto, à 6 ans et 8 mois pour corruption passive et Nestor Cervero (ex-directeur international de Petrobras) à 6 ans et 8 mois pour corruption passive.
Leurs avocats feront appel
Les avocats de José Carlos Bumlai et de l'ex-trésorier du PT ont déjà annoncé qu'ils feraient appel.
José Carlos Bumlai est accusé notamment de l'obtention puis du remboursement frauduleux d'un prêt en 2004 à la banque Schahin pour 12 millions de réais (3,2 millions d'euros au change actuel).
Le juge Sergio Moro souligne dans sa décision que le destinataire réel de ce prêt était le PT, qui utilisait José Carlos Bumlai comme personne interposée pour réaliser des versements à des tiers.
Questions autour d'une maison de campagne
José Carlos Bumlai était en détention provisoire depuis novembre 2015 dans la région métropolitaine de Curitiba (sud), juridiction du juge Sergio Moro.
Le 17 août, José Carlos Bumlai avait été interrogé par la police au sujet d'une maison de campagne lui appartenant, et fréquentée par Lula et sa famille à Sao Paulo, pour savoir si le réél prioritaire n'était pas Lula.
Mercredi, le procureur de Curitiba, Deltan Dallagnol, 36 ans, a désigné Lula comme le «chef suprême» de la corruption à Petrobras et demandé sa mise en examen au juge Moro.
L'icône de la gauche latino-américaine a attribué jeudi ces graves accusations à son encontre à la volonté des «élites» de «détruire» sa vie politique, comme dernier chapitre à la destitution controversée fin août de sa dauphine Dilma Rousseff. (nxp/afp)