Appareils auditifsPhonak Suisse porte plainte contre l'OFAS
La société Phonak (groupe Sonova) a déposé plainte contre l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) en raison «d'allégations sans fondement».
L'OFAS émet depuis un moment déjà des soupçons sur une entente sur les prix et l'existence de cartels sur le marché des appareils auditifs.
Phonak demande qu'il soit interdit aux hauts fonctionnaires de l'OFAS de faire de telles déclarations, précise dimanche le leader suisse du marché des appareils auditifs. Il exige une enquête disciplinaire à l'encontre de l'ancien responsable AI à l'OFAS, Alard du Bois-Reymond, et du spécialiste AI de ce domaine, Gregor Sprenger.
Phonak a déposé sa plainte le 21 janvier auprès du Département fédéral de l'intérieur (DFI) dirigé par Didier Burckhalter. La société sise à Säfa (ZH) avait déjà demandé une discussion avec le conseiller fédéral en novembre à ce sujet. Le DFI n'a jusqu'ici pas répondu. Nul rendez-vous n'est prévu.
«On n'est manifestement pas intéressé au DFI de thématiser les reproches de cartel adressés à Phonak», relève le directeur de l'entreprise, Luca Mastroberardino, cité dans le communiqué.
Aucune infraction
Phonak n'a passé aucun accord ni commis aucune infraction à la loi sur les cartels, assure l'entreprise. Il n'y a pas de transgressions de la part d'autres entreprises non plus, selon la société zurichoise. Le DFI n'a pas souhaité prendre position dimanche.
Alard du Bois-Reymond, directeur de l'Office fédéral des migrations depuis le 1er janvier, avait réitéré en décembre ses critiques envers le marché des appareils auditifs. Celui-ci réalise «des bénéfices non justifiés sur le dos de l'assurance invalidité et des handicapés», avait-il lancé.
Malgré des coûts de production à la baisse, les prix moyens des appareils auditifs grimpent. Ce marché est sous la loupe de la Commission de la concurrence.
La branche entière réfute les accusations. L'achat et la distribution par l'Etat d'appareils par le biais d'appels d'offres, comme le demande l'AI, ne conduit pas à davantage de marché, mais à «un approvisionnement étatique d'appareils vétustes», a déjà assuré auditionsuisse, l'association des fabriquants d'aides auditives.
(ats)