Bâle-Campagne: Poignée de main refusée, sanction confirmée

Le conseil scolaire de Bâle-Campagne a rejeté un recours des parents des deux élèves qui avaient refusé de serrer la main à leur enseignante à Therwil (BL) pour des raisons religieuses. Les parents avaient contesté la mesure disciplinaire prononcée contre leurs enfants.

Serrer la main d'un enseignant est une règle de bienséance profondément ancrée dans notre société et notre culture, a indiqué lundi la conseillère d'Etat Monika Gschwind, qui dirige le Département de l'éducation, dans un commentaire sur la décision du conseil.

Le conseil scolaire a pris sa décision le 14 septembre. Il confirme ainsi la possibilité pour un enseignant d'exiger que ses élèves lui serrent la main.

Un recours peut encore être déposé contre la confirmation de la mesure disciplinaire auprès du gouvernement de Bâle-Campagne. Si tel devait être le cas, Monika Gschwind a l'intention de s'engager auprès des autres membres de l'Exécutif pour que la sanction décidée soit maintenue, a-t-elle indiqué.

La conseillère d'Etat précise encore qu'un projet de loi sera soumis à consultation en novembre, dans le but de régler le problème. Il prévoit notamment que les directions d'école pourront signaler à l'Office de la migration les cas de refus de serrer la main d'un enseignant.

Dans un premier temps, la direction de l'école de Therwil avait dispensé les deux élèves musulmans de serrer la main de leur enseignante. La dispense avait ensuite été supprimée par le Département cantonal de l'éducation, sur la base d'un avis de droit.

L'affaire, qui a éclaté en avril, a fait grand bruit dans tout le pays. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a jugé inacceptable qu'un enfant refuse de serrer la main de son enseignante. «La poignée de main fait partie de notre culture», avait-elle alors rappelé.

La Fédération d'organisations islamiques de Suisse (FOIS) a indiqué de son côté qu'une poignée de main entre le personnel enseignant et les élèves «n'est pas problématique». Le Conseil central islamique suisse (CCIS) a de son côté estimé que le Département cantonal a outrepassé ses compétences en obligeant les deux élèves à serrer la main de leur enseignante.

L'affaire a eu notamment pour conséquence l'ajournement de la naturalisation de la famille musulmane des deux écoliers, qui a été convoquée par l'Office cantonal de la migration pour une discussion.

Les contrevenants à la poignée de main à l'école peuvent faire face à des sanctions. Les parents ou les responsables légaux risquent un avertissement, voire une amende pouvant aller jusqu'à 5000 francs. Et des mesures disciplinaires contre les élèves sont possibles. Il s'agit de «mesures éducatives, adaptées, nécessaires et proportionnées comme un avertissement, un entretien avec les parents ou une réprimande écrite». (nxp/ats)