Lausanne: Policiers accusés d'homicide intentionnel

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LausannePoliciers accusés d'homicide intentionnel

Mike, le Nigérian décédé en février après un contrôle de police musclé, n'est pas mort d'une overdose. Son avocat réclame la mise en prévention des agents présents.

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cht/nxp
Plusieurs manifestations avaient eu lieu pour dénoncer le racisme et les violences policières suite au décès de Mike.

Plusieurs manifestations avaient eu lieu pour dénoncer le racisme et les violences policières suite au décès de Mike.

Keystone

L'autopsie de l'homme décédé en mars dernier après un contrôle de police agité à Lausanne conclut à un arrêt cardiaque, indique l'avocat de sa famille. La piste de l'overdose est donc écartée.

Agé de 40 ans, l'homme n'avait pas d'antécédents de problèmes cardiaques, explique mardi Simon Ntah, conseil de la famille, revenant sur une information de la RTS. Le rapport d'autopsie révèle par ailleurs qu'il n'avait pas de cocaïne dans son sang.

Mort des suites des violences

Pour l'avocat, Mike est décédé d'un arrêt cardiaque des suites des violences imposées par les forces de l'ordre. Dans ce contexte, il a demandé lundi au Parquet une mise en prévention pour homicide intentionnel à l'encontre des policiers qui sont intervenus lors de cette arrestation le 28 février. Jusqu'ici, ces personnes étaient prévenues d'homicide par négligence.

Contacté, le procureur en charge de l'affaire Sébastien Fetter précise que six personnes sont prévenues. Il n'en dit guère plus et se refuse à commenter le contenu du rapport d'autopsie.

Les policiers se défendent

Du côté des policiers, leurs avocats soulignent dans un communiqué que la cause de l'arrêt cardio-respiratoire de Mike n'a pas pu être établie. «Les experts ont confirmé qu'il n'y avait pas de décès par asphyxie positionnelle ni par asphyxie consécutive à une compression thoracique qui fut la théorie défendue jusqu'ici par l'avocat de la famille de Mike», ajoutent-ils. Ils précisent que les experts n'ont retenu aucune position dangereuse pouvant entraîner la mort. En revanche, les experts ont mis en évidence des antécédents cardiaques du Nigérian qui auraient nécessité un suivi médical.

Selon la défense, le rapport d'expertise ne permet aucunement de requalifier le chef de prévention en homicide intentionnel. «On ne peut en aucun cas en déduire un usage disproportionné de la force». Elle précise encore «qu'une mise en détention des agents impliqués à ce stade de la procédure n'est pas justifiée».

Rassemblement

La mort de Mike, ressortissant nigérian avait fait grand bruit à Lausanne et bien au-delà. En mars, quelque 500 personnes avaient défilé dans la capitale vaudoise pour lui rendre hommage et «dénoncer le racisme et les violences policières».

Pour mémoire, Mike s'était opposé à des agents de police qui disent avoir été attirés par son comportement suspect lors d'un contrôle contre le deal. Comme il refusait de leur obéir, l'homme avait été maîtrisé par la contrainte et menotté.

Il avait alors fait un malaise et, malgré des premiers soins sur place puis un transport au CHUV, il était décédé le lendemain. La police disait avoir trouvé des boulettes de cocaïne à côté de son visage et dans sa bouche après son malaise.

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