Région lausannoise : «Nous sommes face à une pollution d’une ampleur inédite»

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Région lausannoise «Nous sommes face à une pollution d’une ampleur inédite»

Jeudi, le Canton de Vaud a détaillé la suite des opérations menées contre ces polluants des sols. L’Etat, qui se veut rassurant, mise sur la prévention et demande de limiter la consommation d’oeufs et de cucurbitacées.

par
Lauren von Beust
Le Canton a établi des restrictions et recommandations sur les zones critiques de la région lausannoise. 

Le Canton a établi des restrictions et recommandations sur les zones critiques de la région lausannoise. 

Pixabay

«Nous sommes face à une pollution d’une ampleur inédite. Il y a encore énormément d’inconnues, mais on avance», a déclaré jeudi le conseiller d’Etat vaudois Vassilis Venizelos. La pollution, c’est celle aux dioxines, découverte début 2021 en région lausannoise. Le Canton avait recommandé de ne plus consommer d’œufs et de courges produits sur les terrains concernés. Après une série d’investigations ces deux dernières années, l’Etat de Vaud a expliqué jeudi, lors d’une conférence de presse, la suite des opérations. Il mise sur la prévention.

En 2021, les autorités avaient émis des recommandations sanitaires aux propriétaires de jardins et de poulaillers.

Quelque 52 lieux sont concernés par de nouvelles restrictions et interdictions d’usage des sols, qui seront notifiées par l’Etat. Elles concernent tant des propriétaires privés que des entités publiques. «Le périmètre de la pollution n’a pas augmenté depuis 2021, mais il a été précisé», indiquent les autorités. Par ailleurs, des recommandations sanitaires visent à limiter la consommation d'œufs et de cucurbitacées, et à prévenir l’ingestion de terre. 

Les informations sont disponibles sur le site internet du Canton, tout comme la carte ci-dessous qui donne une image claire de l’ampleur géographique de la pollution aux dioxines.

www.geo.vd.ch

Des projets pilotes en vue de travaux d’assainissement sur des parcelles communales débuteront dans les prochains mois. Plutôt que de remplacer la terre, le but de cette étape est aussi de trouver des alternatives à cette méthode. Car ces polluants organiques sont persistants. Le seuil de concentration de dioxines pour l’assainissement a été fixé à partir de 20 ng TEQ/kg. Pour rappel, le niveau le plus élevé répertorié l’an dernier dépassait les 100 ng TEQ/kg dans la région.

Impact du polluant sur le corps

L’ancienne usine d’incinération du Vallon à Lausanne demeure la source vraisemblable de l’émergence du polluant. Dans les prochaines semaines, une étude sera menée par Unisanté sur l’exposition aux dioxines de la population. «Selon les connaissances actuelles, il n’existe pas de danger pour la population, et les résultats viendront le démontrer», avance le conseiller d’Etat chargé de l'environnement et de la sécurité. 

L’an dernier, des investigations autour d’anciennes usines d’incinération du canton avaient été menées. Les atteintes portées au sol s’étant avérées faibles, il n’y avait pas de quoi instaurer des mesures particulières. 

En ce qui concerne le coût des opérations en région lausannoise, le Canton n’articule aucun chiffre. Les démarches se poursuivent pour obtenir un soutien financier fédéral.

La pollution concerne toute la Suisse

Aucune mesure particulière n’avait été jugée nécessaire après des analyses menées dans le canton de Neuchâtel. Mais la production privée de certains aliments devait encore être étudiée à Milvignes et La Chaux-de-Fonds.

En Suisse alémanique, les cantons d’Argovie, des Grisons et de Thurgovie sont aussi concernés par la pollution aux dioxines, a rappelé Vassilis Venizelos. 

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