CoronavirusPour les Suisses guéris du Covid: pas de test PCR, pas de certificat
Une partie des personnes qui ont été infectées n’ont pas accès au document parce que la Suisse s’aligne sur l’Union européenne, qui ne reconnaît pas les tests antigéniques.

Deux solutions pour les personnes concernées: se faire (re)tester, ou se faire vacciner, mais dans l’idéal pas tout de suite…
L’information annoncée avant le lancement des Certificats Covid était théorique, elle est devenue concrète pour de nombreux Suisses avec l’arrivée des certificats. Tous ceux qui ont subi la maladie et/ou l’isolation de dix jours après un test antigénique rapide positif reçoivent des réponses négatives lorsqu’ils le demandent. Seuls ceux qui ont passé un test PCR l’obtiennent.
Fiable pour isoler, mais pas assez pour voyager?
Plusieurs lecteurs nous ont témoigné avoir pris connaissance de cette règle seulement au moment où on leur a refusé le certificat. «Visiblement, ces tests antigéniques sont suffisamment valables pour mettre les personnes en isolement et l’entourage en quarantaine, mais pas pour délivrer un Certificat Covid», s’indigne Manon, qui avait passé un test rapide, positif, au CHUV.
Même scénario pour Christophe qui, avec son amie, a été testé positif à Morges, et pour qui la pilule est difficile à avaler. «Au centre de dépistage, nous n’avons pas eu le choix du type de test», raconte-t-il.
Merci Bruxelles
La Suisse est en fait contrainte d’appliquer ce règlement parce qu’elle veut que son certificat soit reconnu par l’Union européenne. Or celle-ci n’accepte que les «guéris» qui ont passé par un test PCR. Comme le disait d’ailleurs Valérie D’Acremont, infectiologue à Unisanté dans «24 heures», cette distinction n’a aucun fondement scientifique puisque les tests antigéniques sont tout à fait fiables pour confirmer une contamination. Quant au «Nouvelliste», il relevait qu’environ 60’000 personnes testées positives via des tests antigéniques seraient concernées en Suisse.
Seule solution pour ces malheureux qui ont vécu la maladie sans en récolter l’unique éventuel bénéfice qu’est le certificat: se faire tester à nouveau ou se faire vacciner. Les Cantons leur indiquent que, dès la 4e semaine après leur maladie, ils peuvent recevoir une unique dose, qui leur donne accès au certificat. «Je me pose la question si ce n’est pas un prétexte afin d’imposer la vaccination», s’agace Michel*, un autre lecteur.
Si vous pouvez, patientez
Manon va dans le même sens. «Au départ, il était impossible de s’inscrire jusqu’à 6 mois après l’infection, et maintenant, comme par hasard, on nous pousse à se faire vacciner, cela même alors que l’on a une bonne dose d’anticorps», dit-elle.
Du côté des autorités, on semble plutôt emprunté par la situation et on propose la vaccination surtout pour donner une solution de secours plutôt que pour pousser les gens à aller se faire vacciner en tant que tel. Car comme le rappelle le canton de Vaud, plus la vaccination est faite tôt après l’infection, plus les effets secondaires risquent d’être importants. Valérie D’Acremont indiquait en plus à nos confrères que la vaccination serait alors également moins efficace que si on patientait plusieurs mois.
À quoi ça sert, au juste?
La Suisse est toujours en train de réfléchir à créer un «certificat light» à usage domestique. Elle pourrait alors tout à fait décider d’y donner accès aux personnes qui avaient été testées positives par un test antigénique. Ainsi, ces personnes ne seraient privées que du certificat «officiel» qui devait leur permettre de voyager dans l’Union européenne. À noter que l’usage qui sera fait du certificat à l’intérieur de nos frontières, c’est-à-dire les lieux auxquels il donnera accès, n’est toujours pas gravé dans le marbre et fait encore l’objet de discussions.
*Prénom d’emprunt