énergie éolienne: Pour les Verts, brasser de l'air est affaire d'Etat

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énergie éoliennePour les Verts, brasser de l'air est affaire d'Etat

Avec le boom de l'énergie éolienne, certains cantons cherchent des parades pour régir un marché quelque peu anarchique.

par
Renaud Bournoud

Qui est propriétaire du vent? Cette question en taraude plus d'un dans les cantons romands. A Neuchâtel, les Verts ont pris l'initiative: ils veulent faire passer l'énergie éolienne sous la coupe de l'Etat. Le Grand Conseil se penchera lundi sur un projet de loi allant dans ce sens.

«L'idée est de se calquer sur la loi sur les mines. Tout ce qui est dans le sol appartient à l'Etat et celui-ci accorde des concessions à ceux qui en veulent les ressources. Faisons de même avec le vent!» lance la coprésidente des Verts neuchâtelois, Veronika Pantillon. Pour elle, il est temps de mettre de l'ordre dans le marché de l'énergie éolienne, d'autant que des investisseurs étrangers «ont déjà pris contact avec des paysans».

Une vision que contredisent deux avis de droit, comme l'indiquait «L'Express» la semaine passée. L'un provient du Canton et l'autre d'une profes­seure de l'Uni de Neuchâtel. Cette dernière étude a conclu que le vent n'appartient pas à l'Etat, mais à celui qui l'utilise. «Cet avis a été cofinancé par les Etats du Valais et du Jura qui s'intéressent à cette question», précise Veronika Pantillon.

Du côté vaudois, le sujet intrigue aussi. «Nous avons un projet de loi similaire dans nos tiroirs, mais nous attendons de voir ce qui va se passer à Neuchâtel avant de le déposer», indique Yves Ferrari, président des Verts. Les écolos vaudois craignent toutefois que l'étatisation de l'énergie éolienne freine les projets en cours. «Ce serait contre-productif», note-t-il. Un plan cantonal devrait prochainement être présenté. «On devrait enfin y voir plus clair, espère Yves Ferrari. Car jusqu'à maintenant, c'était plutôt le Far West en matière d'énergie éolienne.»

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