JO 2016: «Pour moi c'était la course parfaite»

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JO 2016«Pour moi c'était la course parfaite»

Impérial sur le parcours olympique de VTT dimanche en clôture des Jeux de Rio, Nino Schurter a rempli sa mission en s'offrant la médaille d'or.

Oliver Dufour
Rio de Janeiro
par
Oliver Dufour
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Rio de Janeiro
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La joie de Nino Schurter avec sa médaille d'or autour du cou sur le podium (21 août 2016).

La joie de Nino Schurter avec sa médaille d'or autour du cou sur le podium (21 août 2016).

Keystone
Avec trois médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze, l'objectif minimal a été dépassé pour la Suisse à Rio.

Avec trois médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze, l'objectif minimal a été dépassé pour la Suisse à Rio.

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Après des médailles de bronze et d'argent en 2008 et 2012, Nino Schurter s'est enfin paré d'or en VTT (21 août 2016).

Après des médailles de bronze et d'argent en 2008 et 2012, Nino Schurter s'est enfin paré d'or en VTT (21 août 2016).

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Personne n'aurait pu battre le vététiste grison sur la piste difficile et glissante du parc de Deodoro. Le quintuple champion du monde et quadruple vainqueur de la Coupe du monde de la spécialité n'a laissé que des miettes à ses adversaires pour s'offrir le titre olympique qu'il convoitait avec obsession. Le sourire jusqu'aux oreilles, Nino Schurter a livré ses premières impressions au terme de sa course, avant de se précipiter à la cérémonie de clôture des Jeux, pour y brandir fièrement le drapeau de la Suisse.

Que vous est-il passé par la tête lorsque vous avez soulevé votre vélo en triomphe sur la ligne d'arrivée?

Que dire? Pour moi c'était la course parfaite. J'y ai travaillé durant quatre ans. Tout s'est déroulé à merveille après un très bon départ. Ma seule seconde de frayeur est survenue lorsque l'Australien Daniel McConnell m'a à moitié percuté le dérailleur. Mais après ça j'ai toujours pu contrôler la course. J'ai assez rapidement remarqué que j'étais un peu plus fort que Jaroslav (ndlr: Kulhavy, médaillé d'argent) et j'ai essayé de gérer sur la première moitié de course, puis d'attaquer dans les derniers tours. Oui, c'était parfait.

Vous aviez prévu d'attaquer à ce moment-là, dans le cinquième des sept tours?

Je ne voulais pas attaquer trop tôt, parce qu'il y avait beaucoup de passages roulants et je n'avais pas envie de faire toute la course devant. J'ai essayé dans les deux derniers tours et j'ai pu vite creuser un écart important. Après je me suis simplement laissé porter par les sentiments de joie.

Avez-vous pensé à votre course d'il y a quatre ans à Londres, où la victoire vous avait été soufflée par Kulhavy, à un moment durant l'épreuve?

Non, je ne repense pas aux courses du passé. A la préparation qu'il a fallu mettre en place ces dernières années pour arriver à ce succès, uniquement. On espère juste avoir une course sans ennuis, en évitant les pépins mécaniques ou les chutes. Il n'y a que juste avant le départ que j'ai eu un petit sentiment bizarre. Je n'étais plus très sûr du choix de mes pneus. Ça m'a remis un peu la pression. Mais heureusement je suis entouré des bonnes personnes qui m'ont aidé à prendre la bonne décision.

Il y avait toujours une chance que ça se termine en un duel avec Kulhavy. Ça vous a traversé l'esprit?

Oui, avant même le début de la course je savais à 90% que je me retrouverais certainement dans une lutte avec Jaroslav ou Julien Absalon si j'étais dans la lutte pour la victoire. Je n'étais pas étonné de voir le Tchèque de la partie. Il a beaucoup contribué à mettre le tempo dans la course. Mais j'aurais fait en sorte d'éviter un nouveau final au sprint avec lui. Avec Absalon j'aurais eu confiance dans un duel, mais moins avec Jaroslav. C'est dur, avec lui, car il est un peu plus rapide.

Avez-vous aussi été surpris de voir le Slovaque Peter Sagan devant vous dans le premier tour, avant de lâcher sur crevaison?

Oui, ça m'a fait un choc qu'il soit aussi rapide. Dès la première montée il s'est frayé un chemin tout devant. J'ai surtout essayé de me concentrer sur moi-même en sachant que je ne devais pas avoir peur de lui. D'ailleurs il avait déjà commencé à perdre du terrain un peu avant sa crevaison. Mais il m'a épaté et c'était cool pour nous, pour notre sport, qu'il soit présent. S'il devait sérieusement se reconcentrer sur le VTT il pourrait sûrement rivaliser.

«Ma femme n'a pas décroché le téléphone»

Le fait qu'il pleuve durant la nuit précédant la compétition vous a inquiété?

Oui, c'était un peu un souci. On se demande comment sera la piste, si ça glissera beaucoup et si le temps tiendra comme ça jusqu'au bout. Je savais que j'étais parfaitement près pour un parcours sec. Et voilà que survient la pluie. C'était la dernière épreuve pour moi. Je devais rester cool et ne pas répandre trop d'énergie avec ça, parce que c'est pareil pour tout le monde. Finalement j'ai choisi les pneus pour le sec, parce qu'il n'y avait qu'un seul passage un peu glissant sur tout le circuit et ça passait assez bien. Je pense que ça a fait la différence, parce que c'est un pneu très rapide.

Le bronze à Pékin, l'argent à Londres et maintenant l'or pour compléter votre collection de médailles. On peut dire que votre carrière est désormais parfaite?

Ma carrière n'est pas finie! Mais c'est vrai qu'il n'y a rien d'aussi beau que cette collection complète.

Avez-vous tenté d'appeler votre épouse, Nina?

Oui, mais elle n'a pas décroché le téléphone. Peut-être qu'elle ne regardait pas la course (rire)!

Vous allez porter le drapeau de la Suisse à la cérémonie de clôture de ces Jeux. Ça vous fait quel effet?

C'est forcément un grand honneur. J'aimerais remercier Swiss Olympic pour la confiance accordée et je porterai ce drapeau avec fierté.

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