Russie: Poutine rejette les exigences des opposants

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RussiePoutine rejette les exigences des opposants

L'homme fort de la Russie a assuré qu'il n'avait pas besoin de «tricher» pour remporter la présidentielle de mars.

Les opposants «n'ont pas de gens capables de faire des choses concrètes», a déclaré mardi Vladimir Poutine.

Les opposants «n'ont pas de gens capables de faire des choses concrètes», a déclaré mardi Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine, a opposé mardi une fin de non recevoir aux appels de l'opposition à annuler les résultats des législatives controversées du 4 décembre.

«Les élections de la Douma (chambre basse du parlement) sont terminées (...) il ne peut être question de discussions sur une révision» des résultats des législatives, a-t-il dit, minimisant l'importance de la vaste contestation contre son régime.

Puis, s'exprimant au sujet de la présidentielle de mars devant ses partisans du Front populaire - un rassemblement de partis, de syndicats et d'associations pro-pouvoir - il a assuré ne pas avoir besoin de falsifier ce scrutin pour le remporter.

«En tant que candidat, je n'ai besoin d'aucune tricherie. Je veux que l'élection soit la plus transparente possible. Et que ce soit clair pour tout le monde, je veux m'appuyer sur l'expression de la volonté populaire, sur leur confiance», a-t-il déclaré.

«Nous devons mettre un terme à toutes ces insinuations», a conclu l'ex-agent du KGB, qui après quatre ans comme premier ministre veut revenir en 2012 à la présidence russe qu'il avait dû quitter après deux mandats consécutifs (2000-2008).

Il réagissait à la manifestation de samedi qui a rassemblé entre 70'000 et 100'000 personnes à Moscou, selon les estimations des médias, pour réclamer des élections libres en Russie et l'annulation des résultats des législatives, remportées par le parti au pouvoir, Russie unie.

«L'opposition n'a pas de programme»

Ce scrutin, émaillé de fraudes selon les opposants et les observateurs, est à l'origine de cette mobilisation exceptionnelle. Mais M. Poutine a minimisé mardi une nouvelle fois l'importance de ce mouvement de contestation, pourtant sans précédent depuis son arrivée au sommet du pouvoir en 2000.

Les opposants «n'ont pas de programme unifié, pas de moyens clairs et compréhensibles d'atteindre des objectifs qui ne sont pas clairs non plus, et n'ont pas de gens capables de faire des choses concrètes», a-t-il dit.

«Le discours (de l'opposition) qui ressort vise à délégitimer et dévaluer tout ce qui se passe dans la sphère publique, y compris et avant tout le processus électoral, les élections», a ajouté M. Poutine.

Ces propos très fermes interviennent alors que l'un de ses proches l'ex-ministre des Finances, Alexeï Koudrine, qui soutient en partie les revendications des manifestants, a affirmé mardi au journal «Vedomosti», que l'homme fort du pays était prêt au dialogue.

Nouveau vice-premier ministre

«Avant d'aller au rassemblement (de l'opposition), j'ai expliqué (ma) position à Vladimir Poutine. Et dans l'ensemble, j'ai compris qu'un dialogue est possible», a-t-il dit. Lors du rassemblement, M. Koudrine avait appelé à un «dialogue» entre pouvoir et opposition afin d'éviter une «révolution».

Par ailleurs, le président Dmitri Medvedev a nommé mardi au poste de vice-premier ministre Vladislav Sourkov, qui était jusqu'à présent numéro deux de l'administration présidentielle. Considéré comme l'éminence grise du pouvoir russe, il est à ce titre l'une des figures les plus détestées par l'opposition.

Enfin, le blogueur anticorruption, une des figures de l'opposition, Alexeï Navalny, s'est dit prêt à se présenter contre Vladimir Poutine si le régime adoptait des réformes garantissant un scrutin démocratique.

Il ne peut pas se présenter dans l'état actuel de la législation à la présidentielle du 4 mars prochain, les délais d'enregistrement des candidatures étant passés. M. Navalny a souligné que sans réformes de fond le scrutin de mars «ne sera pas légitime quoi qu'il arrive». (ats)

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