Armes et neutralité: les politiques suisses s'en prennent à Alain Berset

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Armes et neutralitéPrésident des Verts: «Aujourd’hui, je n’élirais pas Berset à la présidence»

Les déclarations du conseiller fédéral au sujet des exportations d’armes ont du mal à passer dans la classe politique suisse. Certains pensent même que son siège est en danger.

Même dans son propre camp, Alain Berset est critiqué pour ses propos tenus dimanche dans la «NZZ».

Même dans son propre camp, Alain Berset est critiqué pour ses propos tenus dimanche dans la «NZZ».

20min/Matthias Spicher

«Les armes suisses ne doivent pas servir dans des guerres.» Il y a une «frénésie guerrière dans certains milieux». Négocier avec la Russie? «Le plus tôt sera le mieux.» Ces trois prises de position sont celles d’Alain Berset, dimanche dans une interview dans la «NZZ». Depuis, ça jase à gauche comme à droite parmi les politiciens du pays. Et même dans son propre parti.

«Ce n’est pas la Suisse qui est en proie à une frénésie guerrière, c’est Poutine», a réagi le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD). «Je partage le souhait d’Alain Berset de mettre fin à l’effusion de sang, mais ni son analyse ni ses conclusions», a aussi dit le coprésident du PS Cédric Wermuth.

Le président du PLR Thierry Burkart s’en prend aussi à ces déclarations. Faire référence aux pays occidentaux en parlant de «frénésie guerrière» nuit à la position de notre pays à l’international. Le président du Centre, Gerhard Pfister, juge ses paroles «très problématiques». Le chef des Vert’libéraux, Jürg Grossen, reproche à Alain Berset «d’accuser ainsi les partis favorables aux livraisons d’armes indirectes d’être en état de guerre». Seul le patron de l’UDC, Marco Chiesa, a salué la prise de position du président de la Confédération.

Trop tôt pour négocier

En revanche d’autres étaient un peu plus silencieux depuis dimanche: les Verts. C’est, avec l’UDC, le seul parti qui s’est toujours prononcé contre les réexportations d’armes, avec une orientation plus pacifiste. Le président du parti, Balthasar Glättli, s’est finalement exprimé mardi. «J’ai été choqué par le ton d’Alain Berset», dit-il. Ce qui l’a fait le plus réagir, c’est la partie sur les négociations possibles avec la Russie.

«Celui qui, comme Berset, appelle maintenant à des négociations, reprend la propagande russe et fait le jeu de Poutine», estime le conseiller national. Comme il le relève, Alain Berset, de par son statut de président de la Confédération, «est perçu comme un chef d’État à l’étranger», ce qui peut nuire à l’image de la Suisse. Balthasar Glättli: «Aujourd’hui, je n’élirais pas Alain Berset à la présidence de la Confédération.» Toutefois, il exclut de dire s’il songe à ne pas le réélire tout court en décembre pour son siège au Conseil fédéral.

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(rfe/sla/ywe)

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