Jeunes Suisses«Prévisibles, conformiste et ennuyeux»
L'intégration des étrangers demeure la préoccupation majeure des jeunes en Suisse; l'environnement et les questions énergétiques suscitent des inquiétudes de plus en plus grandes.
Tels sont les principaux résultats de .
45% des jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans l'enquête «Baromètre de la jeunesse», réalisée pour le Credit Suisse, citent l'intégration/ migration comme l'un des cinq problèmes fondamentaux du pays. Suivent en deuxième et troisième positions, comme l'année dernière, le chômage (39 et l'AVS (36%).
Les questions de l'environnement (34%, 5 points), de l'énergie et de la sécurité d'approvisionnement (27%, 15) gagnent quant à elles en importance.
L'enquête de cette année a mis l'accent sur la religion. Tandis qu'une majorité croit en une force supérieure, 22% des jeunes seulement se sentent réellement appartenir à une communauté religieuse. Pour près d'un jeune sur cinq (17, une coexistence pacifique des religions en Suisse paraît plutôt inconcevable.
Métier
60% des jeunes pensent qu'une «carrière» est, certes, souhaitable pour leur avenir professionnel; mais c'est à un métier passionnant (85 et à une bonne formation initiale et continue (77%) qu'ils aspirent avant tout. Comparé à leur travail, leur environnement personnel exerce un impact bien plus déterminant sur leur bien-être. Des amis de confiance, une vie de famille épanouie ou un partenariat basé sur l'honnêteté et la fidélité demeurent les critères déterminants.
L'an dernier, le Credit Suisse a lancé le «Baromètre de la jeunesse», première enquête complète et représentative des modes de vie, problèmes et opinions des jeunes vivant en Suisse. Pour la deuxième édition, plus de 1000 jeunes de 16 à 25 ans ont également été interrogés. L'enquête a été réalisée en ligne entre mars et mai 2011. La même enquête représentative a été menée aux Etats-Unis et au Brésil.
Regard sévère d'un sociologue
Interrogé sur les résultats du «Baromètre», Kurt Imhof, professeur de sociologie à l'Université de Zurich, estime que les jeunes Suisses sont «prévisibles et ennuyeux». Ils aspirent à une existence traditionnelle bourgeoise. Ils sont très conformistes.
Politiquement, selon Imhof, ils apparaissent comme influencés par le populisme de droite et sont plus fermés aux étrangers que les jeunes au Brésil et aux Etats-Unis. Dans ce dernier pays, la préoccupation principale et le chômage et l'accès à la formation.
S'agissant de la religion, les jeunes Suisses sont moins souvent «croyants» qu'au Brésil et aux Etats-Unis où les Eglises, notamment l'Eglise catholique, sont plus présentes. En Suisse, la religion est plutôt vue par les jeunes, selon Imhof, comme prestataire de service pour la naissance, le mariage et la mort.
Selon Imhof, les jeunes Suisses sont moins tolérants que les jeunes Brésiliens et Américains pour ce qui est des communautés ayant des crroyances différentes des leurs. (ap)