Suisse: Prison ferme pour les agresseurs de policiers

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SuissePrison ferme pour les agresseurs de policiers

Celui qui a insulté ou attaqué des agents doit être puni plus sévèrement, estime le conseiller national Oskar Freysinger (UDC/VS).

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Pour Oskar Freysinger (UDC/VS), ceux qui s'en prennent aux policiers s'en sortent trop bien.

Pour Oskar Freysinger (UDC/VS), ceux qui s'en prennent aux policiers s'en sortent trop bien.

Insultes, crachats, coups et parfois jets de pierres font partie du métier de policier. Selon la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP), en 2000, près de 800 cas de violence ou menace contre des agents avaient été enregistrés en Suisse. En 2013, leur nombre a explosé (2800). Max Hoffmann, président de la FSFP, soupçonne même que des malotrus tendent des pièges à la police (lire encadré).

Actuellement, celui qui s'en prend à des policiers est souvent condamné à de petites amendes ou n'est pas condamné. «Il n'est pas juste que les membres des forces de l'ordre se sentent aussi esseulés», s'insurge le député fédéral UDC Oskar Freysinger (VS). Il demande, par voie de motion, que celui qui agresse, physiquement ou verbalement, des fonctionnaires puisse être emprisonné jusqu'à cinq ans.

Violences quotidiennes

Max Hoffmann se félicite de cette initiative: «Les attaques sont quotidiennes. Même lors de contrôles routiers, les gens deviennent vindicatifs», s'émeut-il. Le conseiller national vert Alec von Graffenried (GR) est, lui, plus sceptique: «Il n'est pas très normal que les policiers bénéficient d'un traitement de faveur. Avant de durcir les peines, il faut surtout que les procédures soient mieux menées. Surtout c'est aux victimes de s'assurer que l'affaire soit portée devant un tribunal.»

Parlement sceptique

Lors de la session de septembre, le Conseil des Etats a déjà rejeté une motion de Didier Berberat (PS/NE), demandant que les violences envers tous les fonctionnaires et magistrats soient poursuivies d'office. Sa proposition faisait suite à l'agression d'un juge fédéral, en pleine rue à Lucerne, fin 2013. Le Sénat a suivi le Conseil fédéral, qui estime que les dispositions pénales actuelles sont suffisantes.

Policiers attirés dans un guet-apens?

Dimanche dernier, des inconnus ont bouté le feu à un container à Berne. Lors que les policiers sont arrivés, ils ont été bombardés avec des pierres et des bouteilles. Quatre d'entre-eux ont été blessés.

«Pour moi, c'était un piège», avance Max Hofmann. Une intuition que ne confirme pas la police cantonale bernoise. Ce type de cas est bien connu en France et en Allemagne. Forces de l'ordre et pompiers sont régulièrement la cible d'attaques lors d'interventions, souvent provoquées pour pouvoir s'en prendre à eux.

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