VenezuelaPro et anti-gouvernement manifestent à Caracas
Les partisans de Juan Guaido et de Nicolas Maduro défilaient simultanément samedi, après une panne d'électricité géante qui a paralysé le pays.
Des milliers de partisans de l'opposition, vêtus de blanc, convergeaient samedi vers le centre de Caracas malgré un impressionnant déploiement de forces de l'ordre, au lendemain d'une gigantesque panne électrique qui enfonce encore un peu plus le Venezuela dans la crise.
Simultanément, des milliers de soutiens du régime, en rouge, attendaient dans un autre quartier du centre le président Nicolas Maduro, qui a accusé l'opposition et les Etats-Unis de sabotage.
Les autorités vénézuéliennes ne fournissent jamais de statistiques concernant les manifestations.
En début d'après midi, peu avant 14H00 locales (18H00 GMT) selon les constatations de l'AFP, ils étaient près de dix mille manifestants de l'opposition à gagner le lieu du rassemblement final avec M. Guaido, avenue de la Victoria, où de nombreux policiers anti-émeutes ont été déployés depuis les premières heures du jour.
Alors que leur nombre continuait de croitre, de très nombreux militaires de la Garde nationale bolivarienne (GNB) avaient pris position le long des autoroutes urbaines et bloquaient les sorties conduisant à l'avenue de la Victoria, selon un journaliste de l'AFP qui a compté au moins vingt blindés.
«Il n'y a pas d'eau, pas de lumière, rien à manger, on n'en peut plus», s'énerve Jorge Lugo, qui vient du quartier de Santa Mónica, au sud-est de la ville, en brandissant un drapeau.
«Nous faire peur»
«Ils vont essayer de nous faire peur mais ils vont avoir une surprise: ils n'arriveront pas à contenir un peuple décidé à en finir avec l'usurpation» a averti samedi matin sur Twitter Juan Guaido, président par intérim autoproclamé, reconnu par une cinquantaine de pays depuis le 23 janvier.
Dans la nuit, des députés de l'opposition ont dénoncé l'arrestation de trois de leurs collaborateurs qui étaient en train de monter une estrade. Mais ils ont affirmé que l'appel à défiler était maintenu même sans estrade.
De son côté, le président Maduro qui avait appelé à une mobilisation «anti impérialiste» a affirmé samedi matin, également via Twitter, qu'«une fois de plus l'impérialisme américain a sous-estimé la détermination du peuple vénézuélien». Le chef de l'Etat, dont la réélection est contestée par l'opposition, a attribué la gigantesque panne électrique qui a paralysé le pays pendant près de 30 heures à un «sabotage cybernétique» fomenté par les Etats-Unis.
Il a dénoncé samedi une nouvelle attaque «cybernétique» qui a empêché de rétablir l'électricité à travers le pays confronté depuis plus de 48 heures à une panne de courant géante sans précédent.
«Aujourd'hui, 9 mars, nous avions avancé à près de 70% (dans le rétablissement de l'électricité) lorsque nous avons reçu à la mi-journée une autre attaque cybernétique visant une des sources d'énergie qui fonctionnait parfaitement. Cela a annulé tout ce que nous avions réalisé», a expliqué Nicolas Maduro devant des milliers de partisans réunis à Caracas.
L'électricité est revenue par intermittence samedi dans la plupart des quartiers de Caracas et dans les Etats du centre-est du pays, mais le reste du territoire reste privé de courant, en particulier la zone pétrolière et très peuplée de Maracaibo (ouest) et les territoires de l'intérieur du pays qui sont dans le noir depuis plus de 40 heures, selon les correspondants de l'AFP.
Les télécommunications, entièrement coupées - internet et réseaux cellulaires - commencent à se rétablir mais le métro de la capitale, qui transporte chaque jour près de deux millions de personnes, est resté fermé.
L'absence de courant depuis jeudi 16h50 locales a créé par endroit une situation sanitaire problématique et provoqué des décès dans les hôpitaux qui ne sont pas équipés de générateurs. (nxp/afp)