France: Procès Fiona: divergences sur le sort de la fillette

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FranceProcès Fiona: divergences sur le sort de la fillette

Les policiers qui ont enquêté sur l'affaire ne sont pas d'accord sur ce qui est advenu du corps.

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La mère de Fiona a été libérée en attendant un nouveau procès. La Cour de cassation vient d'annuler sa condamnation à 20 ans de prison. (Jeudi 21 février 2019)

La mère de Fiona a été libérée en attendant un nouveau procès. La Cour de cassation vient d'annuler sa condamnation à 20 ans de prison. (Jeudi 21 février 2019)

AFP
La mère, Cécile B., (ici escortée par des gendarmes) et le beau-père de Fiona ont été condamnés en appel, à 20 ans de réclusion.(10 février 2018)

La mère, Cécile B., (ici escortée par des gendarmes) et le beau-père de Fiona ont été condamnés en appel, à 20 ans de réclusion.(10 février 2018)

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Après deux semaines d'audience, la tâche s'annonçait ardue pour les jurés (exclusivement féminins): le corps n'a toujours pas été retrouvé, les accusés, murés dans leurs dénégations, disent avoir enterré dans un bois près de Clermont-Ferrand (centre) mais qui n'a jamais été retrouvé. (ici Etienne Fradin, président de la Cour. (Image - 5 février 2018)

Après deux semaines d'audience, la tâche s'annonçait ardue pour les jurés (exclusivement féminins): le corps n'a toujours pas été retrouvé, les accusés, murés dans leurs dénégations, disent avoir enterré dans un bois près de Clermont-Ferrand (centre) mais qui n'a jamais été retrouvé. (ici Etienne Fradin, président de la Cour. (Image - 5 février 2018)

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Au huitième jour du procès de l'affaire Fiona devant les assises du Puy-de-Dôme, le mystère reste entier sur la mort de la fillette disparue en 2013 à Clermont-Ferrand, les enquêteurs eux-mêmes ne s'accordant pas sur ce qu'il a pu advenir du corps.

Pour le directeur du service régional de police judiciaire (SRPJ), les aveux de Cécile Bourgeon et de son ex-concubin Berkane Makhlouf concernant l'enfouissement du corps de l'enfant, en bordure d'une forêt près du lac d'Aydat au sud de la capitale auvergnate, est un «mensonge».

«Ce fait-là n'est étayé par rien. Pendant des semaines, on a organisé des recherches minutieuses et exhaustives, mis en place un important travail de cartographie. Tout ce travail a été totalement vain. Ce n'est pas vrai car sinon on l'aurait trouvée», a affirmé François Bernard mercredi à la barre.

Semblant

Lors des fouilles sur les lieux, «ma conviction est totale, Cécile Bourgeon a fait semblant de nous aider. Berkane Makhlouf, lui, n'a jamais essayé. On nous a promenés», a ajouté le policier.

L'ancien chef de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), en poste au moment des faits, a cependant fait part à la cour d'assises d'une toute autre «conviction».

Lorsque Cécile Bourgeon passe aux aveux après avoir menti pendant plusieurs mois sur le sort de sa fille, elle paraît «libérée». «Pour ma part, il me semble bien évident qu'il y a un trou qui a été creusé après» la découverte de la mort de Fiona, a déclaré Christophe Molmy, qui dirige aujourd'hui la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Paris.

«Est-ce qu'elle dit toute la vérité ? Je ne sais pas. En tout cas, c'est sorti», abonde ce grand flic qui dit aussi croire l'accusée lorsqu'elle accuse son ex-concubin d'avoir porté un coup à Fiona.

Sac poubelle noir

Mais pour le directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP) du Puy-de-Dôme, le corps de la fillette pourrait tout aussi bien avoir été déposé dans les ordures.

«Mettre un corps dans un conteneur de poubelles qui seront ensuite brûlées à la déchetterie, c'est une manière parfaite pour se débarrasser d'un corps», estime Marc Fernandez, citant le témoignage d'un voisin qui dit avoir vu Berkane Makhlouf transporter un sac poubelle noir sur le dos.

«On n'a pas fouillé toutes les poubelles, seules celles de l'immeuble, c'est un regret», admet le DDSP, précisant que les jours suivant l'annonce de la disparition de Fiona, «toutes les pistes étaient alors étudiées».

Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont notamment accusés de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle. Le procès doit s'achever vendredi soir. (nxp/afp)

(NewsXpress)

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