Suisse-Votation du 18 maiPS et Verts critiquent la droite et l'économie
Les milieux économiques auraient mieux fait d'investir leur énergie contre l'initiative sur l'immigration de masse plutôt que s'en prendre au salaire minimum, selon socialistes et Verts.

Christian Levrat n'a pas manqué d'égratigner ses adversaires politiques.
Les deux partis ont envoyé vendredi devant la presse leurs chefs pour contrecarrer vertement la campagne de la droite contre l'introduction des salaires minimaux.
«Les masques tombent rapidement. Lorsque les bourgeois n'ont plus d'arguments, ils menacent de licencier», a lancé le président du PS Christian Levrat, au lendemain de la conférence de presse du comité opposé à l'initiative des syndicats en votation le 18 mai.
Selon lui, ce texte est la meilleure arme contre le dumping salarial. C'est aussi la meilleure réponse aux angoisses exprimées par la votation du 9 février.
La coprésidente des Verts Regula Rytz s'en est prise aux associations économiques «qui nous bombardent quotidiennement de nouvelles brochures contre l'initiative pour un salaire minimum». Si elles avaient mis ne serait-ce que la moitié de cette énergie avant le 9 février, elles auraient permis d'épargner à la Suisse une situation bien plus nuisible à son économie, selon elle.
Quant au Conseil fédéral, il a certes raison de vouloir renforcer les mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes. Mais il aurait dû franchir le pas plus tôt.
Arguments balayés
Les arguments de la droite sont balayés. Le risque de délocalisation dans des secteurs tournés vers le marché interne comme le commerce de détail, la coiffure, le nettoyage et l'horticulture, est quasiment nul, a affirmé le conseiller aux Etats socialiste fribourgeois.
Quant au partenariat social tant vanté dans le camp du «non», il ne concerne pas les 50% des travailleurs que l'initiative souhaite protéger. Les représentants du camp rose-vert ont martelé, une nouvelle fois, les avantages d'un salaire minimum.
Bon pour l'emploi
En augmentant les revenus, on augmente du même coup le pouvoir d'achat, donc la croissance et au final le nombre d'emplois, a fait valoir Christian Levrat. Pour les entreprises, c'est aussi le meilleur moyen de se défendre contre une concurrence au rabais.
Et il n'y aura plus besoin pour la collectivité de les subventionner à hauteur de 100 millions de francs par an via l'aide sociale versée aux employés qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts faute d'un salaire décent. Les femmes sont les plus nombreuses à faire les frais de revenus trop bas et l'initiative leur assurera une égalité de traitement, a ajouté Regula Rytz.
Le texte de l'Union syndicale suisse (USS) demande à la Confédération et aux cantons d'encourager les conventions collectives de travail (CCT). Pour les secteurs où cela n'est pas possible, un salaire minimum de 22 francs de l'heure devrait être introduit. Cela correspond à 4000 francs par mois pour 42 heures hebdomadaires. (ats)