Julie Meletta«Quand j’écris, je pense beaucoup à ce que j’ai étudié»
La Tessinoise Julie Meletta, titulaire d’un Master en Lettres de l’Uni de Lausanne, vient de publier un premier EP, «Chic!», influencé notamment par la période yéyé.

- par
- Fabien Eckert
Julie Meletta est la nouvelle perle suisse de la pop. Celle qui a grandi et qui vit toujours au Tessin vient de publier son premier EP, «Chic!». Ses cinq titres, dont certains fleurent bon les yéyés, sont chantés en français. Pas un hasard, quand on sait que Julie, 30 ans, a une maman parisienne. En plus, la sympathique chanteuse, qui a commencé la musique en autodidacte, a étudié à l’université de Fribourg et de Lausanne, d’où elle est ressortie en 2019 avec un Master. D’ailleurs, son parcours académique l’aide aujourd’hui dans la musique.
Le single «Chic!», parmi les plus diffusés sur les radios suisses, est influencé par les yéyés. Pourquoi?
Ça vient de ma mère. Par amour, elle est venue habiter au Tessin. De Paris à Bellinzone, c’est chaud (rires)! Elle aimait beaucoup la musique yéyé, la chanson et des artistes comme Serge Gainsbourg, Françoise Hardy ou France Gall. J’écoutais ça à la maison. C’est donc une musique qui me parle. Je me sens proche de ces sonorités, c’est presque intime. Comme la langue française d’ailleurs.
Justement, les morceaux que vous avez sortis en 2020 et 2021 étaient tous chantés en anglais…
C’est juste. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas chanté en français plus tôt! Enfin, si je sais. J’ai toujours écrit en français, mais je me disais que ça n’allait intéresser personne. Un ami musicien m’a fait changer d’avis. Je lui ai fait écouter la seule démo que j’avais en français. Il l’a trouvée bien et m’a aidée à la terminer. Je ne m’y attendais pas du tout à être aussi à l’aise avec cette langue. D’un coup, c’est comme si j’avais trouvé le bon costume à me mettre. Je me suis sentie aussi plus honnête.
Il y a un petit côté Angèle chez vous.
Oui, on me le dit souvent! Je ne sais pas si c’est bien pour elle, mais c’est bien pour moi. Elle est très cool. On partage peut-être une voix pas très puissante et un peu légère.
En quoi votre parcours universitaire en lettres et en philosophie peut vous aider à écrire des textes?
Étudier la littérature et lire beaucoup de poésies m’a permis d’intérioriser le rythme de la langue. Je suis une nerd en ce qui concerne les paroles, ce qui sonne bien, les mélodies et les rythmes. La mélodie est la chose la plus importante. Si j’arrive à ajouter un bon texte, c’est le jackpot! Quand j’écris, je pense beaucoup à ce que j’ai étudié. Les poètes créaient des rythmes avec les mots. Même dans une autre langue, si tu as juste le rythme du poème, tu comprends l’émotion.
Deux mots sur votre concert au Montreux Jazz, le 2 juillet 2023?
J’ai hâte! Je suis le festival depuis que je suis petite. Je n’y suis jamais allée, mais j’ai toujours été attentive à ce qui s’y faisait grâce aux réseaux sociaux ou à YouTube. Y jouer est incroyable pour moi.