GenèveQuand le «Piège mortel» se referme sur l'auteur
La troupe Confiture brûle les planches dans un polar new-yorkais à succès où s'entremêlent surprise, humour et hémoglobine.
- par
- Shahïn Ammane
Rideau: Sydney Bruhl (Philippe Cohen) écoute, impassible, les commentaires radiophoniques qui assassinent sa dernière pièce. Jadis au firmament, le dramaturge est devenu la risée des écrivains depuis que la critique a balayé ses quatre dernières productions. Son épouse (Florence Quartenoud, brillante!) tente de le réconforter à grand renfort d'alcool et de souvenirs heureux. Mais rien n'y fait. L'homme est en colère. En panne d'inspiration, il s'est vu confier le manuscrit de son élève surdoué (Julien Opoix). Sydney se prend alors à rêver de l'assassiner et de prendre sa place en tête d'affiche. C'est là que tout part en cacahuète…
Dans le noir, ce scénario vitriolé et les interprètes sont d'une telle justesse que les deux actes et le prologue nous laissent sans voix, plongés dans une nuit de réflexions. Quelles est la limite de la réussite vénale? La vérité est-elle visible ou cachée? Réelle ou fictive? Réponse dans l'obscurité de la salle, où le crime se répète tous les soirs jusqu'au 13 février.
«Piège mortel»
Casino-Théâtre, Genève.