Vaud«Qui a besoin d'alcool 24 h/24?»
Le Canton veut interdire la vente de bibines entre 4 h et 10 h. Demi-mesure pour les uns, projet hygiéniste pour les autres.
- par
- Sébastien Jost
«Lorsqu'on a parlé d'interdire la fumée, on a dit que cela n'arriverait pas avec l'alcool, car il ne porte pas atteinte à la santé des autres», réagit Jérôme Christen. Député au Grand Conseil, il ne goûte que fort peu les limitations de vente de vins et de spiritueux. Comme celle qui pourrait entrer en vigueur le 1er septembre.
Selon le Le Matin Bleu, la Police du commerce souhaite interdire la vente d'alcool entre 4 h et 10 h. Mais uniquement dans les manifestations publiques. Si le Conseil d'Etat donne son feu vert, girons des jeunesses et manifestations de tir se retrouveront donc au régime sec le matin.
«C'est la marque d'une société hygiéniste», critique l'élu, qui a siégé dans la commission chargée d'étudier la motion de Stéphane Montangero. Celui-ci, député socialiste, souhaite que les Aperto, les Coop Pronto et autres commerces accessibles tardivement ne puissent vendre d'alcool en dehors des heures d'ouverture «normales» des magasins.
Il réclame aussi, comme sa collègue de parti Rebecca Ruiz, l'établissement d'une «heure blanche», soit une heure durant laquelle la vente de bibines est complètement interdite. «Ainsi, plutôt que de faire des afters, les gens rentreraient chez eux.»
Jacqueline de Quattro, initiatrice des Etats généraux contre la violence, où était née l'idée d'interdire l'alcool dans les manifestations entre 4 h et 10 h, partage cet avis. «Cette mesure est un petit pas, reconnaît la conseillère d'Etat. Il faudrait une disposition uniforme pour tout le canton. Je ne vois pas l'importance pour les citoyens de pouvoir acheter de l'alcool 24 heures sur 24.»