France: Rachida Dati privée d'escorte par Sarkozy

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FranceRachida Dati privée d'escorte par Sarkozy

L'ex-ministre française de la Justice actuelle eurodéputée, Rachida Dati, longtemps proche de Nicolas Sarkozy avant de tomber en disgrâce, s'est vu retirer voiture et escorte pour, selon la presse, avoir agacé le président en se montrant trop à la télévision lors des régionales.

Selon le Canard enchaîné, hebdomadaire satirique généralement bien informé, M. Sarkozy aurait été mécontent de voir l'ex-ministre sur les plateaux de télévision le soir du premier tour, le 14 mars, alors qu'elle en a été absente pendant la campagne pour ces élections régionales.

Le président aurait alors, selon le journal, téléphoné au directeur général de la police nationale pour «prendre des mesures de rétorsion» et lui retirer «dans l'heure» sa limousine, son chauffeur et les policiers, mis à sa disposition par le ministère de l'Intérieur.

L'entourage de Rachida Dati, première personnalité issue de l'immigration maghrébine à occuper un poste ministériel de premier plan, a partiellement reconnu les faits auprès de l'AFP.

«Il s'agit essentiellement de trois officiers de police (du service de protection des hautes personnalités) à qui on a demandé d'arrêter la mission du jour au lendemain, le 14 mars», selon cette source.

«Ce n'est pas si évident que ce soit une décision du président (...) Ce qui est sûr, c'est que c'est une décision du ministre de l'Intérieur», a-t-on ajouté.

Les ministres les plus importants peuvent conserver une voiture et des officiers de sécurité durant six mois après leur départ du gouvernement et Mme Dati en a été privée en mars dans ce cadre normal, a réagi l'entourage du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Mme Dati avait quitté le gouvernement en juin 2009 après son élection au Parlement européen. Selon son entourage, elle bénéficiait d'une protection parce qu'elle «fait l'objet de menaces assez fréquemment».

Maire du très chic 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati a beaucoup agacé lorsqu'elle était ministre avec un goût affiché pour le luxe et sa présence dans les magazines people.

Le soir du 14 mars, qui a marqué la défaite de la majorité, elle avait appelé à retourner aux «fondamentaux» de la droite, manière de critiquer l'action présidentielle. (afp)

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