Hockey: Radulov: «Envie d'être agent libre»

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HockeyRadulov: «Envie d'être agent libre»

L'attaquant russe sera en fin de contrat en 2016. Il se réjouit de tester le marché et risque de faire sauter la banque. Interview.

Robin Carrel
Le Sentier
par
Robin Carrel
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Le Sentier

Lundi soir, ce sera votre dernière chance de voir un des meilleurs joueurs du monde évoluer sur une patinoire helvétique. Après avoir étrillé Davos dimanche (6-2), le CSKA Moscou défiera Fribourg Gottéron à 20h30 à la patinoire du Sentier, avant de retourner au pays. Le «club de l'Armée Rouge» défiera en ouverture de saison le SKA St-Pétersbourg, tenant du titre, le 24 août déjà.

L'occasion est donc unique de voir Alexander Radulov, sans doute l'un des éléments les plus fantasques de ce jeu. L'homme est un redoutable chasseurs de buts et de titres, mais il est aussi capable de péter les plombs, allant même jusqu'à prendre des pénalités de match lors de la préparation. «20 minutes» est allé à sa rencontre à la Vallée de Joux.

Vous avez passé deux ans au Québec, il vous reste un peu de français?

Non! Je ne l'ai même jamais vraiment appris... Je n'ai été au Canada que deux ans et j'ai tout appris en anglais. Ça allait être plus important pour la suite de ma carrière.

La saison de KHL débute sous peu. L'année de la revanche pour le CSKA?

Oh oui! On a connu une bonne saison l'année dernière (ndlr: vainqueur de la saison régulière avec un record de points). Nous avons presque atteint notre but, mais nous avons été stoppés en demi-finale par le SKA Saint-Pétersbourg. On a toujours une bonne équipe, un bon groupe de gars, assez jeune. Cette saison, on va encore faire tout ce qu'on peut et essayer de gagner au final.

Vous serez encore meilleurs, cette année?

Dur à dire à l'heure actuelle... On vient juste de recommencer et on est en plein camp d'entraînement. Je sais que vous, les journalistes, vous aimez poser ce genre de questions! Mais franchement, c'est difficile d'évaluer le groupe à l'heure actuelle. Certains éléments sont partis, d'autres sont arrivés... Je crois que ce sera pas mal, si on évite les blessures et que tout le monde travaille dur.

Vous avez quasiment tout gagné en KHL (une Coupe Gagarine, trois titres de MVP...). Vous pensez qu'il est bientôt l'heure de retourner en Amérique du Nord?

J'aimerais bien, oui. Mais vous savez, il est encore un peu tôt pour en parler. Beaucoup de choses se bousculent dans mon esprit. J'y pense, j'en parle avec ma famille, avec mes amis. Mais il me reste encore une année de contrat à Moscou et on verra comment ça se passe. A la fin de la saison, j'aurai trente ans, je serai agent libre et on verra les offres qui me parviendront. Que ce soit de NHL ou d'équipes russes. Beaucoup de choses peuvent arriver, mais je n'aime pas trop parler d'où je vais jouer la saison prochaine car je suis encore sous contrat avec «l'Armée Rouge» et il ne serait pas correct d'évoquer si je reste ou un éventuel départ. On ne sait jamais et je pense que seul Dieu le sait, en fait...

Mais quand vous voyez Patrick Roy, votre ancien coach en juniors, du côté du Colorado, ça donne des idées?

C'est sûr que mon expérience aux côtés de Patrick, quand je jouais à Québec, a beaucoup compté dans ma carrière. On était très proches et il m'a appris tellement de choses, aussi bien au niveau du hockey que dans la vie de tous les jours... Je le respecte énormément, car c'est une bonne personne, un grand homme et un super coach. Peut-être qu'un jour j'aurai la chance de jouer à nouveau sous ses ordres. J'en serais très heureux. Mais vous savez comment est la vie, comment est le hockey. Tu dois faire ce qui est le meilleur pour ta carrière et ton équipe. Comme je l'ai dit avant, je n'ai encore parlé avec aucune organisation, car ce serait manquer de respect au CSKA Moscou. Je vais aller au bout de mon engagement ici et voir ce qui se produit. Personnellement, j'ai envie de sentir ce que ça fait d'être agent libre. C'est un truc qui n'arrive pas souvent dans une carrière et tu peux choisir où tu veux jouer. C'est un bon feeling et ce sera intéressant d'être dans cette situation! On verra.

Quelle sera la clé de votre choix? La possibilité de gagner un titre? L'argent? Ou alors habiter en Californie, ça peut être sympa...

Tous les détails de la vie entreront en ligne de compte et surtout où ma famille se sentira bien, parce qu'avec ma femme on attend un enfant. Ce n'est plus seulement à propos de moi désormais. Quand tu as un gosse, il faut s'occuper de lui. Après, du point de vue hockeyistique, je veux gagner. Moi, je m'en fiche dans quelle ligue j'évolue. Si je m'engage quelque part, c'est au sein d'une formation qui a des chances de jouer le titre. C'est énorme d'avoir la possibilité de se battre au quotidien contre les meilleurs équipes et pouvoir jouer tard dans une saison.

Petite question à propos de la Suisse, où vous vous préparez cette année, pour terminer. Comment s'est passée cette semaine à la Vallée de Joux?

J'adore! C'est un pays génial. C'est plus petit que la Russie, mais j'aime comme tout est pensé intelligemment, pour les gens, pour la vie quotidienne. Je prends du plaisir à venir. Le problème, c'est qu'on s'entraîne deux fois par jour et que je n'ai pas trop le temps de faire autre chose. Et ce n'est pas si calme que ça par ici, j'ai quand même réussi à prendre une pénalité de match l'autre jour...

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