Cressier (NE)Raffinerie de pétrole: des activistes du climat ont bloqué l’accès
Un petit groupe d’activistes appartenant à la campagne globale «Debt For Climate!» a manifesté sa colère en bloquant le principal accès à la seule installation en Suisse qui transforme le pétrole en carburant.
«Quand on est arrivés ce matin à la raffinerie tout était bloqué. On a vu la police, les pompiers et une ambulance arriver sur place», témoigne un lecteur-reporter, chauffeur depuis cinq ans chez René Wuthrich, société spécialisée dans le transport de carburant à destination des stations d’essence. Plusieurs camions qui devaient faire le plein à la raffinerie de pétrole de Cressier (NE) – majeur fournisseur d’énergie dans le pays –ont été surpris par des manifestants vers 5 heures du matin.
En effet, le principal accès à la seule installation en Suisse qui transforme le pétrole en carburant a été bloqué par des activistes du climat, ont alerté en premier nos confrères de «20 Minuten». Pour y arriver, le petit groupe appartenant à la campagne globale «Debt For Climate!» («Dette pour le climat!») se sont partiellement enchaînés à une structure en bambou installée sur la route. Selon la police neuchâteloise, ils étaient moins d'une dizaine.
«Personne ne pouvait charger. Les entreprises ont dû déplacer les camions vers d’autres dépôts, bien plus loin, pour essayer de charger les camions», a déploré le chauffeur. «C’est la première fois que je vois ce genre d’action. Mais avec la flambée du prix des carburants et les préoccupations climatiques, cela ne m’étonne pas.»
Par leur action, les activistes ont crié leur colère contre les importations de pétrole qui sont traitées à Cressier. «Ce pétrole est issu de l'exploitation coloniale. Nous demandons aux acteurs suisses d’assumer leur responsabilité (néo)coloniale et de la corriger», ont-ils notamment communiqué.
«Ca va être le bordel»
Selon l’employé de René Wuthrich, lorsque la raffinerie rencontre un problème, les sociétés clientes sont averties. Cela n’a pas été le cas ce lundi matin. «Personne n’a été prévenu, on ne savait rien. Certains de mes collègues sont partis à Bâle, d’autres à Aigle. Pour nous, c’est une perte de temps et d’argent. Vous vous imaginez bien que ça fait des kilomètres à vide, des retards dans les livraisons, etc... Ca va être un peu le bordel.»
Aux alentours de 8h30, le blocage a été levé et six activistes ont été interpellés, a communiqué la police cantonale neuchâteloise. Si les véhicules, qui devaient entrer dans la raffinerie pour se charger en carburants, ont été déroutés, la circulation sur l’autoroute n’a pas été entravée, en raison de cette manifestation.
Contactée, la raffinerie de Cressier n’a pas souhaité commenter cet événement.