EspagneRajoy et Sanchez débattent vivement à la télévision
A la veille des législatives, le chef du gouvernement a accepté de rencontrer le dirigeant du parti socialiste.

Le leader du parti socialiste Pedro Sanchez et le chef du gouvernement Mariano Rajoy avant le débat.
Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy et son rival socialiste Pedro Sanchez se sont affrontés lundi soir lors d'un débat électoral d'une rare violence. La confrontation a été marquée par les attaques du second contre le premier sur son bilan en matière de corruption.
«Si vous continuez à être premier ministre, le coût pour notre économie sera énorme parce que le premier ministre, Mariano Rajoy, doit être quelqu'un d'honnête et vous ne l'êtes pas», a lancé Pedro Sanchez lors du débat télévisé suivi par des millions de téléspectateurs.
Piqué au vif et rouge de colère, le chef du gouvernement espagnol a rejeté ces accusations. «Vous êtes jeune. Vous allez perdre ces élections», a-t-il répliqué. «Vous vous remettrez d'une défaite électorale, mais vous ne vous remettrez pas de la déclaration méprisable, basse et méchante que vous avez faite ici aujourd'hui».
«Je suis un homme politique honorable, au moins aussi honorable que vous», a-t-il poursuivi. Mariano Rajoy, sans cesse attaqué et interrompu par son adversaire, a promis, s'il reste au gouvernement, de privilégier l'emploi, les retraites, la lutte contre le terrorisme et l'unité nationale.
Parti populaire en tête
C'est le seul débat auquel le chef du gouvernement, au pouvoir depuis décembre 2011, a accepté de participer, refusant de rencontrer les dirigeants des deux nouveaux partis Ciudadanos (centre-droit) et Podemos (gauche antilibérale).
Selon les derniers sondages, le parti populaire (PP, droite) du chef du gouvernement, arriverait en tête des élections, avec 28,3%, ce qui lui donnerait de 117 à 124 sièges, sur un total de 350, à en croire une enquête de l'institut GAD3.
Ciudadanos, formation centriste dirigée par le télégénique Albert Rivera, 36 ans, obtiendrait 18,1%, soit 59 à 63 sièges (17,9% le 7 décembre). A gauche, les socialistes du PSOE recueilleraient 21,2%, soit 83 à 85 sièges.
Reprise de l'économie
L'économie espagnole connaît une reprise après une crise économique et bancaire grave qui a laissé le pays avec un niveau de chômage au-dessus de 20%. L'opinion publique est également mécontente des affaires de corruption dont certaines touchent le PP.
De nombreux électeurs demeurent indécis, mais les résultats du scrutin de dimanche devraient, selon toute vraisemblance, conduire à la formation d'un gouvernement minoritaire. (nxp/ats)