Suisse: Référendum sur les avions de combat en vue?

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SuisseRéférendum sur les avions de combat en vue?

Guy Parmelin devrait proposer au Conseil fédéral ce vendredi de soumettre aux Suisses le budget pour acheter de nouveaux jets. Ils pourraient alors se prononcer dans les urnes.

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Quel concept va présenter Guy Parmelin pour l'achat des futurs avions de combat?

Quel concept va présenter Guy Parmelin pour l'achat des futurs avions de combat?

Keystone

Si le Conseil fédéral trouve un créneau dans sa séance de ce vendredi, il va probablement décider de la procédure d'acquisition des nouveaux avions de combat. Un projet que le ministre de la Défense, Guy Parmelin, aimerait pouvoir soumettre au peuple, souligne le Blick vendredi.

Pour rappel, le Conseil fédéral avait fixé en novembre dernier une enveloppe de 8 milliards de francs pour l'achat de nouveaux jets de combat et d'un nouveau système de défense sol-air. Et, selon plusieurs responsables de la sécurité, le Vaudois se serait décidé pour un arrêté de principe et de planification. Celui-ci préciserait le but pour lequel les avions et la défense aérienne seraient utilisés et le coût de chaque élément séparé. La question du modèle du futur avion resterait en revanche ouverte.

Cet arrêté, explique le Blick, serait soumis au référendum facultatif. Le peuple aurait ainsi son mot à dire. Il serait plus facile et plus rapide, relève le journal, de traiter l'achat du futur avion via le budget de l'armée. Mais cela exclurait de facto un vote populaire et ouvrirait la porte à coup sûr à une initiative populaire de la gauche pour qui une décision du peuple sur la question est impérative.

Pas de Gripen bis

Or le Département fédéral de la défense (DDPS) veut à tout prix éviter une nouvelle débâcle comme celle de 2014 où les Suisses avaient coulé le jet suédois Gripen dans les urnes. Et comme il n'existe pas de référendum financier, Guy Parmelin aurait opté pour un arrêté de principe et de planification qui permet lui un référendum facultatif.

De nouveaux avions pour maximum 8 milliards

La bataille pour l'achat de nouveaux avions de combat est relancée. Le Conseil fédéral a fixé mercredi l'enveloppe: au maximum 8 milliards, qui devront aussi servir pour un nouveau système de défense sol-air. La possibilité d'un vote populaire est encore en suspens.

A gauche, on se montre divisé sur le fait que les Suisses n'auraient pas leur mot à dire sur le choix de l'appareil. Mais on salue la tactique du Vaudois. «Parmelin agit sagement en prenant d'abord une décision de planification avec un mandat très précis et une structure de coûts qui sont soumis à référendum», estime ainsi la conseillère nationale socialiste Priska Seiler-Graf.

Le PS divisé

«Parmelin veut aller de l'avant», loue également sa collègue de parti Chantal Galladé qui évoque les récents crashs des F/A-18 et des Tiger. «Il y a des gens qui doivent les piloter!» La Zurichoise approuve donc le principe de planification soumis au peuple et le choix de l'appareil laissé ensuite aux spécialistes. «On ne laisse pas des végétaliens choisir des saucisses. »

Ce n'est pas l'avis du Vaudois Roger Nordmann, chef du groupe socialiste aux Chambres pour qui un oui à l'arrêté de planification n'est pas un oui au projet final. Ce n'est qu'en maintenant jusqu'au bout un référendum sur le choix de l'avion de combat qu'il sera possible d'éviter que l'industrie aéronautique ne vende des jets d'une qualité minimale pour un prix maximal, estime-t-il.

Selon le Blick, les conseillers fédéraux PLR devraient approuver le choix de Guy Parmelin. Les socialistes Alain Berset et Simonetta Sommaruga devraient également le suivre. La position de Ueli Maurer et de l'UDC n'est en revanche pas claire.

Reste à savoir quel sera l'attitude du Parlement. Pour l'instant, le sujet suscite des divergences, soulignait le 28 février dernier Arcinfo, qui relevait que de nombreux responsables et élus insistaient sur la nécessité de demander l'avis du peuple.

Et la fronde pourrait bien venir de l'UDC de Guy Parmelin elle-même. En effet, le parti aurait voulu 55 avions de combat, ce qui ne sera pas possible avec une enveloppe de 8 milliards. En outre, ses élus ont rejeté jusqu'ici l'idée même d'un vote populaire au profit d'une procédure normale d'achats militaires dans le programme d'armement. Une préférence que partagerait une partie du PLR aussi.

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