Votations à Genève - Requiem dans les urnes pour la Cité de la musique

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Votations à GenèveRequiem dans les urnes pour la Cité de la musique

Le projet de centre pour la formation musicale et pour des concerts a été refusé sur le fil. Le dossier pourrait ne pas être définitivement clos. A Bernex, c’est un «oui» clair à la construction d’un Cycle d’orientation, notamment.

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La Cité de la musique, vue depuis la place des Nations, avec à droite l’avenue de la Paix. Le projet émane des bureaux d’architectes Pierre-Alain Dupraz, à Genève, et Gonçalo Byrne, à Lisbonne.

La Cité de la musique, vue depuis la place des Nations, avec à droite l’avenue de la Paix. Le projet émane des bureaux d’architectes Pierre-Alain Dupraz, à Genève, et Gonçalo Byrne, à Lisbonne.

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La grande salle de concert, avec une capacité de 1580 places.

La grande salle de concert, avec une capacité de 1580 places.

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Le projet de Cité de la musique, vu depuis la route de Ferney.

Le projet de Cité de la musique, vu depuis la route de Ferney.

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«Sonnez hautbois, résonnez musettes» ont peut-être entonné ce dimanche les opposants à la Cité de la musique. Les électeurs en Ville de Genève ont rejeté le projet, du bout des lèvres, par 50,84% des suffrages, soit un différentiel de quelque 800 voix. Prévu dans un parc en friche voisin de la place des Nations, le complexe devait abriter la Haute Ecole de musique (HEM), l’Orchestre de la Suisse romande (OSR) et une salle de concert de 1580 places, notamment. Le coût de construction du projet était évalué à 300 millions de francs, à la charge d’une fondation privée.

Verdure et formation musicale

Pour le comité référendaire et son président, Julien Dumarcey, ce résultat «préserve une zone de verdure indispensable à la ville» et démontre la volonté populaire de promouvoir «une vie musicale plus variée». Les adversaires de la Cité avaient en effet dénoncé une infrastructure «élitiste, réservée surtout au classique». Directeur général de l’OSR, Steve Roger, a pour sa part regretté un vote qui «péjore la formation musicale» au bout du lac, et laisse l’orchestre «sans résidence principale. Les conditions actuelles pour que nous puissions bien travailler sont insuffisantes en regard de la taille de notre institution.»

Un vote consultatif?

Reste que les citoyens se sont exprimés sur un préavis, qui concerne des plans d’aménagement. Le Canton pourrait légalement s’asseoir sur le résultat du scrutin. «Nous n’entendons pas aujourd’hui passer en force», a assuré le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, à la tête du département du territoire (DT). Le président du gouvernement genevois, Serge Dal Busco a indiqué que le Conseil d’Etat «se donnera le temps de la réflexion, jusqu'à l’automne, en tous cas. Des consultations seront menées avec la Ville, l’ONU – propriétaire de la parcelle – la fondation de la Cité de la musique et les acteurs culturels».

La bourde

Enfin, un recours est toujours possible en raison de l’hallucinante boulette d’un facteur, qui a abandonné 7000 enveloppes de vote devant un local de l’administration, le 22 mai dernier. Le Canton a indiqué qu’il ne serait pas surpris d’une telle procédure. La Chancellerie a cependant assuré que de multiples vérifications avaient été effectuées. Elles n’auraient montré aucune manipulation des bulletins.

En Ville de Genève, le taux de participation a atteint 42.61%.

Des écoles à la place des champs

Au niveau cantonal, les Genevois ont glissé un «oui» clair dans les urnes (63,68%) au déclassement des terres agricoles de la Goutte de Saint-Mathieu, à Bernex (GE). L’Etat entend y construire des équipements, dont un Cycle d’orientation pour 900 élèves et un centre de formation professionnelle santé-social pour 1800 jeunes. «Vu la hausse constante des élèves, ces projets répondront à des besoins essentiels», s’est réjoui la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta, chargée de l’Instruction publique. «Cela donnera une cohésion au futur quartier voisin», a ajouté son collègue Antonio Hodgers. Fer de lance des opposants, l’UDC a déploré «le sacrifice et le bétonnage» des surfaces agricoles de la Goutte de Saint-Mathieu. Antonio Hodgers a assuré qu’en matière de déclassement de zones, ce projet était «une queue de comète. À l’avenir, le Canton n’entend plus déclasser de larges parcelles dévolues à l’agriculture.»

Au plan cantonal, le taux de participation a atteint 50.84%.

Le triangle dit de la Goutte de Saint-Mathieu, en raison de sa forme, est encadré par l’autoroute (à droite sur l’image), la route de Chancy (en bas) et un futur quartier d’habitation (à gauche).

Le triangle dit de la Goutte de Saint-Mathieu, en raison de sa forme, est encadré par l’autoroute (à droite sur l’image), la route de Chancy (en bas) et un futur quartier d’habitation (à gauche).

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