Commerces: Retour du casse-tête autour des biens «essentiels» ou non

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CommercesRetour du casse-tête autour des biens «essentiels» ou non

Comme au printemps dernier, l’interdiction de vendre des biens non-essentiels donne lieu à des situations absurdes qui irritent les représentants du commerce de détail.

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La fermeture partielle court jusqu’à fin février. 

La fermeture partielle court jusqu’à fin février.

Tamedia AG

Oui pour les bougies, non pour les ampoules. Oui pour les chaussettes, non pour les pantalons. Oui pour les plantes et le matériel photo, non pour les téléviseurs. La nouvelle liste publiée en annexe de l’ordonnance sur la fermeture des magasins est une nouvelle fois scrutée par les commerçants pour définir ce qui est considéré comme des biens de première nécessité, et qui peut donc continuer à être vendu. En font partie notamment les ustensiles de cuisine et la vaisselle, les articles de jardin, les parfums ainsi que les sous-vêtements, tandis que le reste de la garde robe en est exclu.

«Pourquoi une parfumerie a-t-elle le droit d’ouvrir alors que je n’ai pas le droit de vendre des ampoules? s’interroge Daniel Wagmann, propriétaire d’un magasin de cuisine à Soleure. Si le gouvernement veut tout verrouiller, qu’il le fasse correctement, au lieu de tout rendre compliqué pour les commerces non-alimentaires.» Pour ajouter à la confusion ambiante, les règles fédérales contredisent parfois les listes établies par certains cantons qui avaient déjà fermé leurs commerces. A Soleure, par exemple, les ustensiles de cuisine étaient auparavant interdits d’achat; aujourd’hui, ils doivent être remis à la vente.

Efficacité impossible à évaluer

Présidente de la Swiss Retail, Christa Markwalder est critique. «On se retrouve à nouveau face à des situations absurdes comme au printemps. L’un de nos membres avait par exemple été dénoncé pour avoir vendu du basilic en pot, interdit car considéré comme une plante, alors que les feuilles de basilic en sachet étaient autorisées en tant qu’épices. D’autres questions se posent, comme le sort des papeteries, puisque le papier fait partie des biens considérés comme essentiels par Berne.

L’expert juridique de l’OFSP Mike Schüpbach a tenté de justifier ces directives jeudi en indiquant que «le conseil fédéral s’est prononcé en concertation avec les associations et les cantons. C’est un compromis qui peut paraître contradictoire pour certains.» Le chef du Contrôle des infections Patrick Mathys a également admis qu’on ne pouvait pas vérifier précisément l’efficacité épidémiologique de ces mesures.

Plus grand employeur du pays

La fermeture partielle du commerce de détail génère une perte de chiffre d’affaires estimée à 3,2 milliards de francs par mois, estime Swiss Retail. C’est également le secteur qui occupe le plus d’employés en Suisse, soit pas moins de 310’000 personnes.

Des rabais à gogo

De nombreux magasins ont sorti leurs plus gros rabais pour stimuler les dernières ventes avant la fermeture qui devrait durer un mois et demi. Selon «Blick», à Zurich, des magasins d’habits vendaient leur marchandise jusqu’à -70%, et un magasin de sport tentait d’écouler les habits de ski à -15%. Pourtant, en raison de la neige notamment, beaucoup de commerces indiquaient ne pas s’attendre à beaucoup de clients. Manor ajoute en outre que l’affluence a baissé de 20% depuis le renforcement des mesures avant Noël. La chaîne de magasin indique toutefois avoir augmenté son personnel de sécurité comme elle le fait durant l’Avent et Black Friday, au cas où les acheteurs de dernière minute seraient nombreux. Samedi en fin de journée, Blick.ch indiquait en tout cas que des files d’attente s’étaient créées devant de nombreuses enseignes.

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