SuisseRIE III: le PS refuse l'argent des banques
Le parti n'acceptera pas de dons en provenance de Credit Suisse, AXA Winterthur et Swiss pour financer sa campagne.

Les délégués ont adopté toute une série de mesures pour assurer le financement du parti à long terme.
Le PS ne fait pas d'exception pour la campagne contre la troisième réforme fiscale des entreprises: il n'acceptera pas de dons de sociétés ou de banques. Les délégués en ont décidé ainsi dimanche lors du congrès à Thoune (BE).
Le texte prévoyait que le parti puisse utiliser les dons de Credit Suisse, AXA Winterthur et Swiss pour financer la campagne contre la réforme de la fiscalité des entreprises, la RIE III. Il y a quatre ans, le PS avait déjà décidé de ne pas accepter des dons de grandes entreprises.
Le conseiller national Roger Nordmann (VD) a dit avoir confiance dans son parti: «nous ne nous laisserons pas corrompre». Il s'est en revanche avoué inquiet pour la force de frappe du PS: la situation financière du parti sera très difficile l'an prochain.
«Nous perdrons notre honneur et notre crédibilité si nous acceptons cet argent», a répondu le député au Grand Conseil vaudois, Stéphane Montangero. Et c'est plus important que ces dons, «une goutte d'eau dans l'océan».
Accepter l'argent des banques n'est pas le chemin à suivre, a affirmé Samira Marti de la Jeunesse socialiste. «C'est le travail qui fait le succès de notre parti, pas le capital», selon elle. «Je ne veux pas mourir par pureté idéologique», lui a en revanche rétorqué Luke Horrer, de la section grisonne. Il a été applaudi, mais pas suivi: la proposition a été écartée.
Conseillers fédéraux à la caisse
Les délégués ont ensuite adopté toute une série de mesures pour assurer le financement du parti à long terme. Le prélèvement annuel par membre du parti va passer de 55 à 65 francs.
Les élus du PS, conseillers fédéraux et juges en tête, vont devoir mettre la main à la poche: ceux-ci devront verser un montant qui va passer de 10 à 15% de leur salaire au cours des quatre prochaines années. Les délégués ont approuvé cette proposition contre l'avis de la direction.
Celle-ci a tenté de convaincre en rappelant qu'elle a déjà décidé fin octobre d'augmenter les prélèvements des élus. Ce domaine relève aussi normalement de sa compétence. (nxp/ats)