Le DVD de la semaine«Rush»: le duel entre dieux de la Formule 1
Avec «Rush», Ron Howard signe un film magnifique à la fois sur l'univers de la course et sur les pilotes.
- par
- Catherine Magnin
Ce n'est pas parce qu'on met en scène des bolides qu'on gagne au box-office. Les Wachowski en ont fait l'amère expérience avec «Speed Racer» (2008): 94 millions de dollars (84 millions de francs) de recettes mondiales pour un budget de 120 millions de dollars (107,7 millions de francs).
Ron Howard en a tiré la leçon pour réaliser «Rush». Plutôt que des voitures triturées numériquement, il a privilégié des mécaniques qui fleurent bon l'huile surchauffée, ramené à leur portion congrue les scènes de course et placé l'homme au centre de son film. Même quand il met en scène ses personnages au volant de leur bolide, il colle à leurs visages, allant jusqu'à traquer la moindre variation de leurs pupilles.
Rivaux mais complices
Il faut dire que les héros de «Rush» sont des sportifs hors du commun, dont la rivalité pendant la saison 1976 entra dans la légende: James Hunt (Chris Hemsworth), le flambeur typique des années 1970, et Niki Lauda (Daniel Brühl), le technicien monomaniaque. Tous deux partageaient la même conscience aiguë qu'être pilote de F1 était un défi à la mort. D'où le respect qu'ils se témoignaient et qu'ils ont inspiré au public. Ce n'est pas le moindre mérite de «Rush» d'avoir su restituer cet aspect-là du sport.

«Rush»
De Ron Howard. Avec Chris Hemsworth, Daniel Brühl, Olivia Wilde.
Film: ***
Bonus: ***
Dépenses à bon escient
Avec un budget de 38 millions de dollars (34 millions de francs), «Rush» fait partie des films les moins coûteux de Ron Howard. A titre de comparaison, le très sobre «Un homme dexception» (2002) avait coûté 58 millions de dollars. Pour «Rush», le réalisateur a néanmoins mis les bouchées doubles quand cétait nécessaire. Ainsi, pour restituer certaines séquences de course, il est allé jusquà utiliser 30 caméras filmant simultanément.