Saint-Gall: Un ancien membre des forces spéciales biélorusses jugé en Suisse

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Saint-GallUn ancien membre des forces spéciales biélorusses jugé en Suisse

Le procès d’un ex-sbire du dictateur biélorusse Loukachenko s’est ouvert mardi à Saint-Gall. L’homme avait notamment assisté au meurtre de trois figures de l’opposition.

Des médias du monde entier ont assisté à l’ouverture du procès.

Des médias du monde entier ont assisté à l’ouverture du procès.

20min/Tim Rütsche

Pour la première fois de l’histoire, un tribunal pourrait apporter des preuves de la culpabilité de la dictature du biélorusse Loukachenko dans une série d’enlèvements et d’assassinats. Et c’est à Saint-Gall que cela se décidera. Le procès de Iouri Garavski, ancien membre des forces spéciales biélorusses, s’y est en effet ouvert mardi. L’homme est accusé de disparition forcée, un crime d’une telle gravité qu’il peut être jugé hors de l’État où il a été commis. Iouri Garavski s’était réfugié en Suisse en 2018, après avoir cherché, selon ses propres dires, à contacter des journalistes de médias d’opposition. 

Un «soldat» qui a «exécuté les ordres»

Pour l’heure, Iouri Garavski ne dément pas sa contribution aux meurtres de trois importants membres de l’opposition, en 1999. Cependant, il nie formellement avoir eu connaissance au préalable de la nature des actes auxquels il s’apprêtait à assister. Le 7 mai 1999, il est chargé d’arrêter Ioury Zakharanka, ancien ministre de l’Intérieur représentant l’opposition. «Je ne savais pas ce qui allait lui arriver, explique-t-il aux juges. Mais tout à coup, mon supérieur a sorti un pistolet et lui a tiré dessus.» Même son de cloche quant aux disparitions de deux autres éminences de l’opposition, quelques mois plus tard: il a certes pris part aux arrestations mais n’a pas tué ces hommes.

De son côté, le procureur de Saint-Gall relève que certaines déclarations de l’accusé sont contradictoires. Pour autant, le fait que ce dernier ait agi sur l’ordre de supérieurs semble présenter une circonstance atténuante. «Il a agi comme un soldat et exécuté les ordres», indique-t-il. C’est pourquoi le Ministère public a requis une peine d’emprisonnement de trois ans, dont un an ferme, et ce «malgré la gravité du délit». Pour l’heure, aucun jugement n’a été prononcé. L’audience de Iouri Garavski devrait reprendre mercredi matin. 

 

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