Genève: Salaire au mérite à l'Etat: le PLR dégaine l'initiative

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GenèveSalaire au mérite à l'Etat: le PLR dégaine l'initiative

Les élus au Grand Conseil veulent un nouveau statut de la fonction publique. La marche à suivre sera entérinée par le parti début mars.

par
Jérôme Faas
En mai 2012 à Genève, un millier de fonctionnaires, inquiets notamment de la fusion de leurs caisses de retraite, manifestaient pour défendre leurs acquis. Ladite fusion inquiète aussi le PLR, qui n'en tire pas les mêmes conclusions.

En mai 2012 à Genève, un millier de fonctionnaires, inquiets notamment de la fusion de leurs caisses de retraite, manifestaient pour défendre leurs acquis. Ladite fusion inquiète aussi le PLR, qui n'en tire pas les mêmes conclusions.

Les 31 députés libéraux et radicaux se sont massivement prononcés pour. Ils désirent qu'une initiative soit lancée pour «moderniser la fonction publique», dixit Ivan Slatkine, chef du groupe libéral. Scrutin du 3 mars sur la fusion des caisses de pension, frein à l'endettement qui se profile pour 2014: une réforme de l'Etat s'impose, concluent-ils. Pour eux, l'actuel statut des fonctionnaires l'interdit.

Projet de loi enlisé depuis neuf ans

La voie parlementaire? Plus personne n'y croit. Un projet de loi s'enlise ainsi en commission depuis 2004. L'idée a peu varié depuis. Le PLR rêve de salaires en partie au mérite et de licenciements facilités. Il prend comme modèle le statut des employés fédéraux. «Ni plus, ni moins», dit son président Alain-Dominique Mauris.

Les assises du parti seront saisies le 7 mars. Le groupe de travail constitué pour l'occasion lui soumettra un plan d'action. Pierre Conne, qui le dirige, précise en préambule que ce thème s'inscrit dans une réflexion plus large sur la réforme de l'Etat. «La suppression des doublons entre les communes et le canton est aussi, par exemple, l'une de nos priorités.» Revenant au statut des fonctionnaires, il dit évaluer en ce moment les outils disponibles. «Initiative législative, motion, projet de loi...»

Le Conseil d'Etat critiqué

En fait, l'initiative convainc largement. Beaucoup songent à un texte simple sommant le Conseil d'Etat de rédiger un projet de loi. Le chef de groupe radical Charles Selleger regrette d'ailleurs que le gouvernement, pourtant à majorité de droite, n'ait «pas pris ses responsabilités» et proposé de son propre chef une refonte de la fonction publique. Quant à l'opportunité de manier un sujet si brûlant en période électorale, elle ne l'effraie pas. «Si l'on n'affirme pas ses convictions profondes durant une campagne, quand le fait-on?»

Alain-Dominique Mauris tient néanmoins à ne pas heurter. «Nous avons un souci d'efficience, pas d'économies. Dans un premier temps, un telle réforme coûte de l'argent. Elle serait aussi à l'avantage des fonctionnaires, dont le travail serait mieux reconnu et valorisé.» Son allié Vincent Maitre, chef de groupe PDC, prend moins de gants. Pour lui, l'initiative se justifie dès lors «qu'il n'est plus possible de continuer à remplir de la sorte un seau percé».

«Quand ils n'ont pas d'idées...»

Le projet s'attire les railleries de Roger Deneys, chef de groupe socialiste. «Quand ils n'ont pas d'idées, c'est une fois la baisse d'impôts, une fois le statut de la fonction publique.» Et de rappeler l'initiative «Pour une fonction publique proche du citoyen», lancée en 1987. Le président du Cartel intersyndical, Olivier Baud, doute pour sa part que le peuple approuve ce type de projet. «La population est de moins en moins dupe par rapport à la baisse des prestations. Ce n'est pas en précarisant les uns qu'on améliore la situation des autres.»

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