SLOPESTYLESarah Höfflin s’éclate dans des airbags
En attendant la compétition, la championne olympique de slopestyle a trouvé un endroit paradisiaque en Autriche où elle skie sur un tremplin en plastique.
- par
- Christian Maillard

Sarah Höfflin est encore un peu dans le flou avant ce début de saison.
Comme beaucoup de sportifs dans son cas, dans l’attente que la compétition reprenne ses droits, Sarah Höfflin est «dans le flou», dans un train, entre deux sites d’entraînement. La championne olympique de slopestyle, qui a profité de «se changer les idées et prendre des vacances» pendant la longue période de semi-confinement, a quitté Saas Fee pour Scharnitz où elle a trouvé, dans le Tyrol autrichien, un endroit paradisiaque pour effectuer ses pirouettes. La Genevoise, bien requinquée par un été en plein air et gonflée à bloc, se fait plaisir en skiant sur un tremplin en plastique.
«C’est presque mieux que d’aller dans la neige!»
«Ensuite, on atterrit sur un airbag, c’est vraiment parfait comme entraînement», s’enthousiasme l’acrobate qui s’éclate durant trois jours au Banger Park. «Normalement c’est ma période de repos mais après y être allée il y a deux semaines avec l’équipe de Suisse, j’ai trouvé l’expérience tellement top que j’ai décidé d’y retourner. On a fait tellement de sauts et progressé que c’est presque mieux que d’aller dans la neige.»
Sarah Höfflin exagère à peine, consciente aussi qu’avec le Covid-19, de nombreuses stations risquent d’annuler des épreuves cet hiver. «Cela risque d’être une saison un peu spéciale où on va beaucoup rester à la maison. En fait, c’est de la faute à personne mais on ne sait rien du tout.»
Celle qu’on a surnommée la «princesse» de Plainpalais après son titre de PyeongChang en 2018 a mis, dans son réservoir d’énergie, un truc qui s’appelle la patience.

Sarah Höfflin se montre patiente et optimiste. Avec le sourire.
«Suivant comment évolue la maladie, on ignore encore pour l’instant si nous pourrons disputer les X Games ou des concours de Coupe du monde», explique la Suissesse victorieuse l’hiver dernier de sa deuxième boule de cristal après celle obtenue en 2017. «Je l’ai finalement reçue il y a deux mois à Crans-Montana et non par la poste comme on me l’avait annoncé dans un premier temps.» Et d’ajouter, assez fière tout de même, qu’elle est la première femme à remporter deux fois ce trophée! «C’est ce qu’on m’a dit lorsqu’on me l’a donné», sourit-elle, prête à enchaîner la passe de trois, pour autant que le virus le permette.
«J’ai le sentiment qu’on va au-devant d’une saison de transition où il s’agira pour nous de préparer les Jeux de Pékin. D’ici 2022, on peut espérer que les progrès de la science nous auront sortis de cette crise grâce à un vaccin.»
Comme beaucoup de sportifs dans son cas, Sarah Höfflin veut rester positive…