Sarkozy: «On doit payer, quel que soit son âge»
Le ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a rencontré mercredi à Marseille la famille de la jeune femme grièvement brûlée dans l'incendie volontaire d'un autobus.
Il a qualifié l'acte de «lâche», d'une «folie à l'état pur».
Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à l'hôpital de la Conception où la victime de l'agression, samedi dernier dans une cité des quartiers nord de la ville, est soignée dans le service des grands brûlés.
Cinq mineurs, dont le plus jeune a quinze ans, ont été interpellés mardi à l'aube lors d'une opération de police dans deux cités. Ils sont présentés comme «les auteurs présumés» de l'incendie du bus samedi dernier et sont en garde à vue.
La plupart d'entre eux étaient connus de la police pour des faits de «violence urbaine», notamment des caillassages de bus. «Ceux qui ont fait cela (...) devront être punis avec une très grande sévérité», a déclaré le ministre à la presse. «C'est un acte barbare, un acte lâche, gratuit, stupide et criminel».
«On doit payer, quel que soit son âge»
«Quand on commet un crime dans la République française on doit payer pour cela, qui que l'on soit, quel que soit son âge», a-t-il ajouté. «Quant aux motivations, il n'y en a pas, si ce n'est la violence et la folie à l'état pur», a-t-il affirmé.
Le procureur de la République de Marseille, Jacques Beaume, a déclaré que les enquêteurs travaillaient sur la qualification d'incendie volontaire ayant entraîné soit des incapacités de travail, soit une infirmité permanente. «C'est un crime. La loi prévoit trente années de réclusion criminelle pour de tels faits», a-t-il dit mardi.
En cas de décès de la victime, les cinq adolescents seraient, en revanche, passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Cette étudiante d'origine sénégalaise de 26 ans, qui avait récemment obtenu un mastère en nutrition, est entre la vie et la mort et se trouve sous respiration artificielle.
«Il s'agit d'une brûlure à 62 % de surface corporelle, profonde dans sa quasi-totalité», a expliqué le professeur Jean-Claude Manelli dans le dernier communiqué, diffusé mardi, sur l'état de santé de la jeune femme. «L'évolution est satisfaisante, bien que le pronostic vital demeure toujours réservé», a-t-il précisé.
(ats)