France - Régionales: Sarkozy remanie le gouvernement

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France - RégionalesSarkozy remanie le gouvernement

Nicolas Sarkozy a remanié lundi son gouvernement, au lendemain de la cuisante défaite aux élections régionales, évinçant un de ses poids lourds, le ministre du Travail.

Le ministre du Travail Xavier Darcos (photo) est remplacé par Eric Woerth, au Budget depuis 2007.

Le ministre du Travail Xavier Darcos (photo) est remplacé par Eric Woerth, au Budget depuis 2007.

Ce faisant, le président français a cherché à rassembler son camp pour la fin de son mandat.

Le premier ministre François Fillon, plutôt populaire, conserve son poste. Le seul ministre important limogé est le ministre du Travail Xavier Darcos, largement battu dimanche et en position de faiblesse pour négocier une impopulaire réforme des retraites. Il est remplacé par Eric Woerth, un fidèle du président qui était au Budget.

Ce réaménagement ministériel consacre surtout l'entrée au gouvernement de représentants de la droite non sarkozyste et le gel de l'ouverture à gauche, comme le réclamaient des barons de la majorité.

Ainsi François Baroin, proche de l'ancien président Jacques Chirac dont le chef de l'Etat s'est éloigné ces dernières années, est nommé au Budget. Georges Tron, fidèle de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, ennemi juré de Nicolas Sarkozy, s'est vu confier le secrétariat d'Etat à la Fonction publique.

Le député UMP Marc-Philippe Daubresse est nommé ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, en remplacement de Martin Hirsch, qui avait fait part de sa volonté de quitter le gouvernement.

Le second tour des régionales, dimanche, s'est traduit par un net vote sanction à l'égard de M. Sarkozy: la gauche a recueilli 54% des voix, loin devant la droite à 35,4%, tandis que le parti d'extrême droite du Front national enregistrait une remontée avec près de 18% des voix dans les 12 régions où son score du premier tour lui avait permis de se maintenir.

Pas de changement de cap

Les lieutenants de M. Satkozy ont prévenu qu'il n'y aurait pas de changement de cap de sa politique: «Les Français n'ont pas dit non aux réformes», a déclaré le patron du parti présidentiel UMP, Xavier Bertrand.

Mardi, Nicolas Sarozy devra pourtant affronter à nouveau la grogne sociale lors d'une journée nationale de grèves et de manifestations organisée à l'appel de plusieurs syndicats pour protester contre la politique sociale et économique du gouvernement.

La colère gronde également au sein d'une partie de la droite qui réclame une révision des priorités. L'ex-premier ministre Jean- Pierre Raffarin a demandé un «vote de confiance» au Parlement sur les réformes. Le leader des députés UMP Jean-François Copé a appelé à «revenir aux fondamentaux» de la droite traditionnelle.

Le quotidien «Le Figaro», très proche du pouvoir, a vu dans le vote de dimanche l'»exaspération de nombreux électeurs de droite qui pêle-mêle ne comprennent pas l'ouverture à gauche, la surenchère écologique symbolisée par la taxe carbone, l'empilement de réformes (...) insuffisamment expliquées».

Réformes «sensibles» en vue

Parmi les dossiers «sensibles» à venir, le quotidien mentionne la réforme des retraites, celle de la justice, qui doit mener à la suppression du juge d'instruction, ou le projet de taxe écologique frappant les émissions de CO2, qui doit en principe entrer en vigueur à l'été.

De leur côté, les socialistes, divisés et dépourvus de tout projet cohérent depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007, sont relancés. «Jour de gauche», proclame le quotidien «Libération».

Leur dirigeante, Martine Aubry, trouve aussi dans cette victoire la légitimité qui lui faisait défaut pour incarner une alternative au président de droite qu'elle a appelé lundi à «changer de politique».

Elle pourrait prétendre à la candidature socialiste en 2012, avec le directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal, qui a triomphé dans sa région de Poitou-Charentes. Après ces régionales, la gauche dirigera 21 des 22 régions de France métropolitaine. La droite a réussi à conserver l'Alsace. En outre-mer, elle a remporté la Réunion et la Guyane. (ats)

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