Genève: La manifestation anti-UDC tourne à l’affrontement 

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GenèveLa manifestation anti-UDC tourne à l’affrontement 

Réunis samedi pour dénoncer la montée de l’extrême droite, 600 militants, dont certains de type «black block», ont tenté de défiler dans le quartier des Grottes. Bloqués par la police, ils ont chargé. 

par
Leïla Hussein
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Fumigène, gaz lacrymogène ou encore feu de détresse. Le quartier des Grottes a disparu sous un nuage de fumée samedi après-midi. Une manifestation anti-UDC a dégénéré, derrière la gare peu avant 16h. Réuni au parc des Cropettes, le défilé, qui comptait près de 600 personnes de «type black block» selon la police, a tenté d’accéder aux rues avoisinantes. Mais le cortège, non autorisé, s’est rapidement heurté à un important dispositif de sécurité. Face aux forces de l’ordre qui barraient la route, les militants, pour beaucoup munis de masques, lunettes et casques, ont chargé.

«Nous avons tenté de rentrer en contact avec eux et fait plusieurs sommations, mais ça n’a pas marché», explique le porte-parole de la police, Alexandre Brahier. Grenades, gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et coups de matraque ont été employés pour faire reculer la foule, cachée derrière des bâches renforcées, des parapluies et guidée par des instructions criées au mégaphone.

L’UDC réunit samedi à Genève

Ce cortège a eu lieu en marge de l’Assemblée des délégués de l’UDC Suisse qui s’est tenue à Meyrin, en présence de 150 membres du parti de droite, dont les deux conseillers fédéraux, Guy Parmelin et Albert Rösti. Les militants dénonçaient la montée de l’extrême droite, pointant du doigt un parti «qui méprise tout ce qui n’est pas suisse, blanc, de classe moyenne-supérieure et non masculin.»

Un appel à manifester avait été lancé, à travers toute la Suisse, par l’Alliance «tout le monde déteste l’UDC» sur le site Renversé, début février. Les semaines qui avaient suivi, plusieurs tags anti-UCD étaient apparus un peu partout en ville, laissant présager une manifestation musclée, le jour J. Si cela, c’est confirmé, la rencontre du parti agrarien à Meyrin, elle, n’a pas été perturbée et s’est tenue sans encombre. A sept mois des élections fédérales, les ténors du parti ont mis l’accent sur la politique d’asile et la sécurité énergétique. La loi sur la protection du climat, elle, a été rejetée à l’unanimité.

Deux interpellations préventives

Après deux affrontements, les manifestants, dont certains parlaient italien et suisse allemand, se sont dispersés dans le parc des Cropettes où, en larmes, le visage rougi par le gaz lacrymogène, nombre d’entre eux ont pansé leurs plaies. Un policier a également été légèrement blessé durant l’intervention et des jets de peinture ont souillé les uniformes des agents. Quelques participants s'en sont aussi pris aux médias, aspergeant les appareils des photographes et jetant un téléphone portable au sol.

«Deux personnes ont été interpellées préventivement aux abords du parc, car elles n’avaient pas de pièce d’identité et circulaient avec du matériel suspect (masque et lunette)», précise le communicant. Plus tard, plusieurs dizaines de militants ont troqué leur tenue noire pour des vêtements de ville, avant de les faire brûler dans un container. Un caddie a également été incendié, nécessitant l’intervention des pompiers. 

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Une réussite selon les organisateurs

Le rassemblement s’est terminé dans un relatif calme à l’Ilôt 13. Dans un communiqué, le collectif 18 mars déplore «un dispositif policier indécent», mais juge que même «si la manifestation n’a pas pu faire beaucoup de kilomètres, cette journée a été une réussite. Nous n’avons pas laissé l’UDC se pavaner sans faire de vagues.»

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