Nadia Tereszkiewicz«Se plonger dans les années 1930, c’est quelque chose»
Pour son rôle dans le film «Mon crime», Nadia Tereszkiewicz s’est documentée sur la condition des femmes en France il y a 90 ans.
- par
- Julienne Farine
Tout juste récompensée du César de Meilleur espoir féminin, reçu le 24 février 2023, la comédienne française est à l’affiche de «Mon crime», au cinéma depuis le 8 mars 2023. Dans ce film réalisé par François Ozon, Nadia Tereszkiewicz, 26 ans, que l’on a vue dans la série «Possessions», joue le rôle de Madeleine, une actrice qui s’accuse du meurtre d’un producteur qu’elle n’a pas commis.
«Mon crime» est l’adaptation d’une pièce de théâtre. L’avez-vous lue avant le début du tournage?
Oui, mais je m’en suis très vite détachée parce que l’adaptation de François Ozon est très différente. La pièce était presque misogyne et François lui a insufflé un vent de #metoo et en a fait un film qui célèbre l’amitié féminine et la sororité.
Vous êtes-vous documentée sur la condition des femmes dans les années 1930, époque à laquelle se déroule film?
Oui, complètement. Se plonger dans les années 1930, c’est quelque chose: savoir ce que c’est que d’être une femme qui ne peut pas avoir de carnet de chèques, qui n’a pas le droit de vote, qui a besoin d’une dot pour se marier. C’est un contexte qui est quand même très compliqué et c’est intéressant de voir tout ce qui a changé et tout ce qui n’a pas changé. Le combat féministe reste d’actualité.
Comment, en tant qu’actrice, se met-on dans la peau d’une actrice?
C’est drôle parce que je me suis identifiée à elle puisque Madeleine débute, comme moi. J’ai l’impression que j’ai découvert mon métier de comédienne en même temps qu’elle.
Pourtant, votre carrière a commencé en 2019 et vous voilà face à Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et André Dussollier. Vous n’êtes plus vraiment une débutante.
J’ai travaillé beaucoup en peu d’années, mais face à des monstres sacrés du cinéma, je débute. «Mon crime» est un cadeau que m’a fait François Ozon, parce que ces acteurs vous tirent vers le haut. C’est aussi le cas avec Rebecca Marder (ndlr: qui incarne Pauline, l’autre personnage principal du film), même si on a le même âge. J’ai beaucoup appris d’eux. Ça vous porte de jouer avec des acteurs qui connaissent aussi bien ce métier et qui sont aussi inspirants.
Qu’avez-vous ressenti en recevant le César du meilleur espoir féminin pour votre travail dans «Les Amandiers»?
Ça fait quelque chose dans le sens où on est accueilli dans la famille du cinéma et ce n’est pas rien. On est tellement plein de doutes tout le temps que d’avoir une forme de reconnaissance d’un travail qu’on a fait dans un film – en plus pour ce long métrage sur le tournage duquel j’ai eu un déclic en tant que jeune comédienne – ça me fait vraiment chaud au cœur.