Nyon (VD): «Séjourner à l'hôpital sans mon bébé? C'est exclu!»

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Nyon (VD)«Séjourner à l'hôpital sans mon bébé? C'est exclu!»

Admise pour des soins, une mère qui allaite n'a pu garder sa fille avec elle. Elle dénonce son cas. Les pratiques diffèrent entre hôpitaux romands.

David Ramseyer
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David Ramseyer
Nathalie et Didier Rieder avec leur fille Noélie, âgée de 6 mois.

Nathalie et Didier Rieder avec leur fille Noélie, âgée de 6 mois.

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«Ma fille de 6 mois ne fait pas ses nuits et je lui donne le sein, alors exclu que l'on soit séparées», même dans des circonstances exceptionnelles. C'est pourtant ce qu'aurait dû vivre Nathalie Rieder il y a une semaine.

Atteinte d'une maladie auto-immune, souffrant de douleurs aux reins, cette trentenaire a été admise en urgence à l'Hôpital de Nyon dimanche. Son bébé a pu dormir dans sa chambre durant la nuit. Mais le lendemain, l'établissement lui indiquait ne plus pouvoir accueillir l'enfant tandis que l'hospitalisation de Nathalie devait se prolonger d'en tous cas 24 heures. La maman, qui a refusé et est rentrée chez elle, s'interroge: «Si ma fille a pu rester une nuit, pourquoi pas encore une autre?!» - «On témoigne pour faire bouger les choses», lâche son mari, Didier.

Manque de place et de personnel

L'Hôpital de Nyon ne veut pas s'exprimer sur ce cas particulier. «La plupart du temps, nous offrons la possibilité de garder un bébé la journée, de tirer le lait de la mère et de le confier au père la nuit», indique son directeur Daniel Walch. Mais ce dernier précise que le taux d'occupation de l'hôpital, ainsi que la disponibilité en personnel comme le signalent aussi les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), influent sur les pratiques en la matière.

A Nyon comme ailleurs en Suisse romande, tout dépend des circonstances. «Il n'est généralement pas recommandé de garder un enfant avec un adulte en raison de risques d'infection», note Daniel Walch. Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) relève lui aussi que laisser mère et enfant ensemble ne doit «nuire à la santé ni de l'une ni de l'autre». Si l'établissement lausannois n'impose aucune limite de temps pour laisser un nourrisson avec sa mère, celle-ci n'a cependant pas la garantie d'avoir son enfant à côté d'elle: il peut être confié au Service de pédiatrie.

Institution privée, la Clinique Générale Beaulieu, à Genève, fournit de son côté un lit pour enfant dans la chambre de sa maman et une table à langer, mais note que dans son cas, les hospitalisations sont de toute façon de courte durée. Les HUG indiquent enfin qu'en cas de situation exceptionnelle, «la demande d'hospitalisation d'une jeune maman avec son nouveau-né est examinée par un médecin-chef de service et la responsable des soins».

L'amour maternel a un prix

Un bébé qui reste avec sa mère hospitalisée est un «accompagnant», dans le jargon administratif. Ce statut coûte à la famille de l'enfant de 10 fr. par jour aux HUG à 50 fr. à l'Hôpital de Nyon. Une différence qui s'explique par le matériel fourni (lit, table à langer, tire-lait, etc.) et la présence plus ou moins importante du personnel médical auprès de l'enfant. Mais c'est aussi une affaire de politique interne. A la Clinique de Beaulieu, par exemple, l'accueil est gratuit «car il n'y a pas de soins» pour l'enfant. Ces frais ne sont pas remboursés par l'assurance, selon le CHUV. Cela dépend des assureurs, d'après l'Hôpital de Nyon.

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