TF1: «Sept à Huit» accusé de «blackface»

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TF1«Sept à Huit» accusé de «blackface»

Pour préserver l'identité d'un témoin, le magazine lui a fait mettre une perruque et a foncé sa peau avec du maquillage, provoquant une polémique sur le Net.

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L'équipe de «Sept à Huit» avait maquillé le visage de Nina et lui avait fait porter une perruque pour préserver son anonymat.

L'équipe de «Sept à Huit» avait maquillé le visage de Nina et lui avait fait porter une perruque pour préserver son anonymat.

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La forme a quelque peu pris le pas sur le fond dans le portrait de la semaine de «Sept à Huit», sur TF1 dimanche 16 février 2020. Alors qu'une adolescente prénommée Nina témoignait du viol qu'elle avait subi à l'âge de 15 ans et de son passé de prostituée, certains téléspectateurs ont été choqués par le maquillage et la perruque de la jeune fille.

Selon eux, il s'agissait de «blackface», une pratique raciste visant à se moquer des noirs en se grimant pour leur ressembler. «Donc pour cacher l'identité d'une personne, on lui met un fond de teint pour peau noire et une perruque afro? On l'a déguisée en noire donc les noirs on est des déguisements?» s'est demandée une internaute, tandis qu'une autre relevait que la production du programme aurait pu flouter le visage de Nina ou la filmer de dos.

Préserver et protéger l'anonymat du témoin

Voyant la polémique enfler, Elephant & Cie, producteur de «Sept à Huit», a réagi dans un communiqué: «La priorité de la production a été de préserver et de protéger l'anonymat du témoin. «Sept à Huit» ne floute jamais la partie portrait de l'émission. Personne ne peut dire aujourd'hui quelle est l'origine de cette personne et c'est ce qui importait à la production.»

Le présentateur du magazine a également tenu à répondre aux propos des internautes fâchés. «Nous ne sommes pas dans une démarche d'agrément, de divertissement, de moquerie, de stigmatisation. C'est un maquillage destiné à préserver l'anonymat d'une personne mineure qui témoigne d'un vécu qui pourrait lui porter préjudice, a indiqué Harry Roselmack. Le fait que la communauté noire puisse relever et répondre publiquement à ce qu'elle considère comme un manque de considération public est une bonne chose. Mais sachons faire les bons choix pour mener les bons combats.»

Le journaliste a également rappelé qu'il était arrivé à l'émission d'éclaircir la peau d'une femme noire avec du maquillage pour qu'elle puisse s'exprimer devant la caméra.

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