Neuchâtel: «Seule une minorité des requérants sont délinquants»

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Canton de Neuchâtel«Seule une extrême minorité des requérants sont délinquants»

Le Canton de Neuchâtel s’est voulu rassurant lundi quant à la part de la criminalité due à la présence du Centre fédéral pour requérants d’asile (CFA) de Perreux, au cœur des débats récemment. 

Le centre fédéral pour requérants d'asile de Boudry devait initialement accueillir 480 résidents. Il en a finalement hébergé jusqu’à 900. 

Le centre fédéral pour requérants d'asile de Boudry devait initialement accueillir 480 résidents. Il en a finalement hébergé jusqu’à 900. 

20min/Sébastien Anex

Appels à la fermeture, surpopulation, exaspération des locaux: le centre pour requérants d’asile de Perreux est au cœur de discussions houleuses à Neuchâtel. En cause, une augmentation de la criminalité qui a fait de la commune de Boudry la deuxième concentration d’infractions par habitant dans le canton en 2022. Une situation que les autorités ne démentent pas, mais qu’elles souhaitent modérer. «Seule une extrême minorité des requérants sont délinquants», explique Pascal Lüthi, commandant de la police neuchâteloise.

Ce dernier déplore par ailleurs les nombreuses insultes et commentaires dépréciatifs qu’il a pu voir sur les réseaux sociaux à l’égard des résidents du CFA de Perreux. Sur les 6290 personnes enregistrées dans le centre boudrysan, 192 ont été impliquées dans des affaires judiciaires. «97% des requérants accueillis à Perreux n’ont donc absolument rien à voir avec la criminalité», rappelle Pascal Lüthi.

Lutter contre l’insécurité

Le Canton ne souhaite pas pour autant minimiser l’incidence de ces derniers sur les chiffres liés à la criminalité à Neuchâtel. Plusieurs mesures ont d’ailleurs été mises en place pour répondre au mieux aux exigences de la population de Boudry et au problème de délinquance. La police neuchâteloise a récemment annoncé qu’elle engagerait l’équivalent de cinq nouveaux postes à plein-temps, «pour faire face au sentiment d’insécurité croissant autour du centre fédéral pour requérants d’asile de Perreux».

Le système judiciaire a, lui aussi, été mis à jour. À Neuchâtel, les personnes bénéficiant de l’asile sont jugées via des procédures rapides, qui ne leur permettent pas de quitter le canton avant que le verdict soit rendu.  Un processus qui prend 24 heures maximum. «Si on suivait la procédure ordinaire, les infractions resteraient impunies. Il m’apparait donc que cette politique de jugement accéléré est la moins mauvaise réponse possible à une situation difficile», indique Pierre Aubert, procureur général du canton. La situation globale du centre de Perreux sera évaluée par Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale chargée du Département fédéral de justice et police, à l’occasion d’une visite le 24 avril prochain.

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