Indila«Si on avait la recette du succès, ça se saurait!»
Indila cartonne et «Dernière Danse» est un tube. Son premier album, de «variété world» selon elle, vient de détrôner celui de Stromae dans les charts.
- par
- Fabien Eckert

La Parisienne se fait peu à peu aux rouages du showbiz.
La France ne parle plus que d'elle depuis quatre mois. La timide Indila s'est rapidement imposée, avec un timbre caractéristique et un univers particulier qui invite au voyage.
Vous avez d'abord chanté avec des rappeurs: Youssoupha, Soprano, Rhoff. C'est vous maintenant qui êtes en pleine lumière...
A l'époque, c'était déjà du bonheur. Aujourd'hui, c'est plus intense car je porte seule la responsabilité de ma musique. Je le vis un peu comme une consécration.
Comment expliquez-vous le carton de votre single «Dernière Danse», qui a déjà enregistré plus de 35 millions de vues sur YouTube?
Je n'ai pas de réponse. Je suis étonnée par autant d'engouement. C'est dingue. Ça me dépasse. La recette du succès? Si on en avait une, ça se saurait! Selon moi, il faut juste faire les choses avec conviction. C'est une règle que je me suis imposée.
Pourquoi vous être éloignée des sonorités urbaines qui vous ont fait connaitre?
Ce n'est pas un changement mais une continuité. Je considère que la musique n'a pas de barrière. Il ne faut pas s'enfermer dans des genres musicaux. Oui, j'ai commencé avec des rappeurs. Si, demain, un artiste hip-hop revenait me proposer quelque chose qui me parle, je le suivrais volontiers.
Comment définir votre univers assez complexe?
Il est à l'image de mon album. J'ai toujours voulu faire de la musique inclassable. Je dis par défaut que c'est de la «variété world».
Ça plairait à votre producteur, Skalp, bien connu dans le milieu hip-hop, d'apprendre que vous faites de la variété?
Bien sûr que oui! Lui et moi combattons les préjugés musicaux. Skalp est un bon exemple. Il a bossé avec Patrick Bruel, Axelle Red, Youssoupha, M Pokora ou La Fouine. Ses collaborations sont très variées.
Vous imprimez à toutes vos chansons votre timbre oriental. C'est naturel ou c'est voulu?
Avec la musique, on ne peut pas tricher. Quand je compose, les choses se font toujours naturellement.
Vous citez parmi vos influences Jackson, Brel, Warda ou Lata Mangeshka, une chanteuse indienne des années 1940. C'est le grand écart!
Clairement. C'est l'une de mes plus belles fiertés de posséder ce panorama musical. Ce sont les membres de ma famille qui m'ont fait découvrir tous ces artistes. Mon frère m'a fait connaitre Jackson, ma mère les classiques français comme Brel ou Piaf, ma sœur m'a fait écouter la musique de l'orient et de l'Asie. «Mini World» est un condensé de tout ça. C'est le résultat de tout ce que j'ai amassé.
Clairement. C'est l'une de mes plus belles fiertés de posséder ce panorama musical. Ce sont les membres de ma famille qui m'ont fait découvrir tous ces artistes. Mon frère m'a fait connaitre Jackson, ma mère les classiques français comme Brel ou Piaf, ma sœur m'a fait écouter la musique de l'orient et de l'Asie. «Mini World» est un condensé de tout ça. C'est le résultat de tout ce que j'ai amassé.
Les claps de votre titre «Ego» sont d'ailleurs inspirés de «They Don't Care About Us» de Jackson…
C'est un hommage, une marque de respect et un clin d'œil de bienveillance. On a passé beaucoup de temps avec mon producteur à reproduire ce son très spécifique. J'ai beaucoup réfléchi avant de le faire. C'est très délicat de s'attaquer à Michael. Juridiquement parlant, on ne pourra pas se faire embêter.
Les paroles sont sombres et tristes. Le reflet de votre vie?
Oui, c'est à l'image de certains sentiments vécus par les gens. On est tous passés par des moments de tristesse. J'en parle dans l'album pour l'affronter et en faire le deuil.
Pourquoi tant de mystères autour de votre âge et de votre passé?
A l'heure où les choses sont très superficielles, j'ai envie de me concentrer sur l'essentiel: la musique. Elle doit passer au premier plan. Avant l'image, la notoriété ou ma propre personne.
Dans le business actuel, n'est-ce pas naïf de penser construire une carrière en vous mettant le plus possible en retrait?
Non. Je serais très triste de voir ma musique réduite simplement à mon image. C'est aussi une manière de me protéger et de bien discerner les choses. Il y a ma musique et il y a moi.
Comment vous sentez-vous à l'idée de devoir défendre «Mini World» sur scène et de vous mettre à nu?
J'appréhende. C'est un exercice que je connais peu. J'ai un gros travail à faire pour ne pas décevoir les gens ni moi-même. Reste que j'ai hâte de rencontrer mon public.
«Mini World»
Déjà disponible