«Penelopegate»«Si vous essayez de me déglinguer...»
Selon «Le Canard Enchaîné», François Fillon aurait menacé ses détracteurs de droite de saisir la justice s'ils tentaient de l'évincer.
- par
- joc
François Fillon dans la tourmente, un plan B pour le remplacer dans la course à la présidence a longtemps été évoqué dans la presse française. Certains députés ont émis des doutes quant à la légitimité du vainqueur de la primaire de la droite et du centre, d'autres ont laissé entendre qu'il devait se retirer. Mais cette idée semble s'éloigner et François Fillon a balayé les rumeurs lors de sa conférence de presse de lundi: «Ce serait plan B comme Berezina», a-t-il lancé. Aujourd'hui, la droite semble s'être rassemblée autour de son candidat. «Il a réussi à remobiliser derrière lui», s'est réjoui mercredi Thierry Solère, devenu son unique porte-parole.
«Le Canard Enchaîné» révèle comment cette nouvelle unité apparente s'est créée, relate RTL. Selon l'hebdomadaire, François Fillon a passé sa journée du samedi 4 février pendu au téléphone avec plusieurs responsables. Voici les propos qu'il aurait tenus: «Vous n'avez pas, de toute façon, d'autre solution que de me soutenir. Il n'y a pas de plan B qui tienne. Sarkozy ne veut pas entendre parler de Juppé. Juppé ne veut pas entendre parler de Sarkozy, pas plus que de Baroin dont il fait un casus belli. Wauquiez ne veut pas de Baroin ou alors seulement comme 'son' premier ministre».
Le candidat à la présidentielle se serait ensuite montré plus menaçant: «Si vous essayez, malgré tout, de me déglinguer en convoquant le Conseil national pour mettre en piste un autre candidat, je saisirai la justice. Et je gagnerai car, depuis la primaire, je suis, selon les statuts, le candidat légitime indéboulonnable. Il n'y a donc que moi qui peux décider de ne pas me présenter et c'est hors de question». Le message semble être bien passé.
En «off», c'est autre chose
Mais en off, le désarroi domine toujours. Auprès de l'AFP, un important élu local ne cache pas son «immense doute» et sa «grande inquiétude»: «On ne voit pas la sortie (...) Il y a deux mois, la présidentielle était imperdable, aujourd'hui on a peur d'être balayés aux législatives», conclut cet élu. Un ancien ministre s'est, de son côté, alarmé: «Les électeurs de droite sont fondamentalement déçus, on ne peut plus faire campagne sur le terrain, on ne nous parle que de ça, François Fillon a pris tout le monde en otage. On joue notre va-tout sur un mec plombé. C'est le supplice chinois, avec les unes du «Canard» qui s'enchaînent». (joc/afp)